France

Primaire à gauche : Arnaud Montebourg s'essaie au «stand up» dans les rues de Bordeaux

Après un débat terne dont les orateurs eux-mêmes conviennent qu'ils n'ont pas eu le temps de développer leurs idées pour la France, Arnaud Montebourg a décidé de battre le pavé et de porter son message en direct au peuple. En outre, c'est bon marché.

 «C'est l'occasion, finalement, de s'adresser à tous ceux pour qui la politique est encore loin», a estimé Arnaud Montebourg, pas peu fier de sa performance de rue, où il s'est produit lors d'un stand up, haranguant la foule afin de défendre son programme dont le slogan est, modestement : «Libérez la Français». Avec logo marinière, bien sûr.

Arnaud Montebourg a donc décidé d'aller directement dans la rue afin de battre le rappel des électeurs. Avec un matériel minimaliste, l'ancien ministre du Redressement productif, et candidat à la primaire de la gauche, s'est contenté de quelques projecteurs et d'un panneau dépliant grand format où était inscrits en larges lettres les mots clefs de son programme. 

Manuel Valls, qui doit se déplacer avec des gardes du corps, et qui a renoncé à se rendre à Rennes par crainte d'une opération d'enfarinage, appréciera la liberté de mouvement d'un candidat qui ne porte pas le fardeau de l'usure du pouvoir, même si le déplacement d'un ancien ministre cause toujours quelques tracas policiers, insécurité et terrorisme obligent.

Avec cette opération minimaliste et directe, Arnaud Montebourg semble être du même avis que le Parti socialiste (PS) qui prône économie et simplicité, alors que le parti traverse une crise et que la campagne peine à décoller.

Selon le Figaro, qui cite un membre de la direction du PS tenant à rester anonyme, les meetings coutent trop cher : «Le meeting, vous passez un temps fou à [le] préparer, vous dépensez des sommes colossales... Et, pour quoi, au final ?». Selon Philippe Doucet, un porte-parole de Manuel Valls, «ce qui compte aujourd'hui, ce sont les chaînes d'informations, les sites internet et les réseaux sociaux».

Les esprits chagrins, eux, pensent plutôt que le Parti socialiste craint la comparaison avec les meetings d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon. Et par dessus tout, les salles vides, comme cela avait été le cas lors du premier meeting de la Belle Alliance populaire. Jean-Christophe Cambadélis espérait 10 000 personnes, puis avait révisé ses ambitions à 4000 places assises. En définitive, la moitié des chaises étaient restées inoccupées.

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