France

Manuel Valls renonce à tenir son meeting à Rennes

Officiellement, l'entourage de Manuel Valls avance une indisponibilité du ministre de la Défense qui devait l'accompagner pour justifier l'annulation... mais une opération d'enfarinage massive pourrait ne pas y être étrangère.

Manuel Valls n'ira finalement pas de meeting à Rennes le lundi 16 janvier, comme cela était initialement prévu, a annoncé son équipe de campagne ce mercredi 11 janvier. L'ancien Premier ministre désormais candidat à la primaire de la gauche devait pourtant se rendre dans la ville bretonne dans l'entre-deux tours, accompagné du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, lui-même breton. 

Officiellement, l'entourage de Manuel Valls avance une indisponibilité du ministre de la Défense, retenu ce jour-là par une réunion des chefs d'Etat major, et annonce un déplacement dans la région le lendemain, soit le 17 janvier, sans pour autant préciser le lieu. Néanmoins, la levée de boucliers provoquée par l'annonce de la venue de Manuel Valls ces derniers jours pourrait également avoir motivé cette annulation.

Bonnets rouges, zadistes de Notre-Dame-des-Landes, opposants à la loi travail... Rennes peut en effet être un point de convergence de plusieurs mouvements fortement opposé à Manuel Valls. Sur les réseaux sociaux, un appel à une «farine party» a été relayé par plusieurs personnes, en référence à l'enfarinage qu'avait subi le candidat le 22 décembre dernier à Strasbourg.

L'événement créé sur Facebook pour cette «farine party» en forme de protestation avait même rassemblé davantage de personnes que celui du meeting du candidat quelques heures avant que celui-ci ne soit annulé.

Des étudiants de l'université Rennes 2 revendiquent de leur côté être à l'origine de la renonciation de Manuel Valls. Ces derniers s'étaient fortement mobilisés contre la loi travail, loi qu'avait défendue bec et ongles Manuel Valls en 2016.

Ces derniers jours, plusieurs cadres du PS avaient souligné le risque que constituait ce déplacement dans la ville de Rennes, qui avait été le théâtre d'affrontements d'une rare violence durant les manifestations du printemps contre le projet de loi El Khomri. Celle-ci avait finalement été adopté, Manuel Valls ayant usé de l'article 49.3.