France

Bernard Cazeneuve a vanté la «constance» de la France dans le dossier syrien

Le Premier ministre s’est félicité le 10 janvier de la gestion, par l’exécutif français, du dossier syrien. Dans l’hémicycle, il s’en est pris à la position de François Fillon vis-à-vis de chef de l’Etat syrien Bachar el-Assad.

«En Syrie certains peuvent considérer qu'une autre politique est possible avec d'autres alliés. Je remarque d'ailleurs que ces mêmes alliés qui nous sont présentés comme pouvant être à l'origine d'une solution soutiennent publiquement, dans les grands médias français, l'idée d'un changement de notre politique en la matière. Et vont même, pour certains d'entre eux qui ne sont pas les moins coupables, à désigner les candidats de leur choix pour les élections que nous aurons à arbitrer par la souveraineté nationale». Des propos signés Bernard Cazeneuve à l'égard d'une cible qu'il est difficile de ne pas reconnaître : François Fillon.

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Le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle plaide pour un changement de cap diplomatique en Syrie. Récemment, son programme a reçu des critiques positives de la part du président syrien Bachar el-Assad. Dans un entretien accordé à plusieurs médias français, ce dernier a jugé «bienvenue» la position de François Fillon sur la Syrie, évoquant «sa rhétorique concernant les terroristes ou, disons, la priorité du combat contre le terrorisme sans s'ingérer dans les affaires des autres pays».

Bernard Cazeneuve a également profité de son temps de parole à l'Assemblée nationale pour analyser la diplomatie française en Syrie : «Je crois au contraire qu'en matière de politique étrangère, parce que nous sommes un grand pays, nous devons impérativement faire preuve de constance, de courage face à ce qu'il faut bien appeler une tragédie humanitaire.»

Attaque contre Bachar el-Assad

Le Premier ministre souhaite «créer les conditions d'une Syrie apaisée, à l'intégrité territoriale préservée, respectueuse des droits de l'homme et de la diversité de la Syrie». Si sa vision pour le pays ne devait pas matérialiser, l’ex-ministre de l’Intérieur prévoit le chaos et reprend à son compte l’argumentaire anti-Assad qui prévaut dans bon nombre de chancelleries occidentales : «A défaut, ce pays restera un lieu de chaos, un sanctuaire pour le terrorisme que le régime d'Assad nourrit davantage qu'il ne le combat.»

Bernard Cazeneuve a poursuivi son plaidoyer contre le gouvernement syrien en se basant notamment sur des chiffres contestables, accusant le «régime» d'avoir utilisé des armes chimiques même si plusieurs sources, dont un rapport de Richard Lloyd, ancien inspecteur de l’ONU et spécialiste des missiles, et Theodore Postol, un professeur du MIT, contestent cette thèse.

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«On ne peut pas fonder l'avenir d'un pays autour d'un homme et d'un régime responsables de beaucoup plus de 300 000 morts et du déplacement ou de l'exil de plus de la moitié de sa population, qui n'a pas hésité à systématiser la torture, à recourir aux armes chimiques», a déclaré le chef du gouvernement français.

Visiblement, du côté de François Fillon, les déclarations de Bachar el-Assad sont jugées un peu trop chaleureuses. Bruno Retailleau, l'un de ses proches, s’est empressé de déployer le cordon sanitaire. Selon lui, l’ancien Premier ministre n’a «rien à voir avec Bachar el-Assad», qui «a du sang sur les mains».

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