France

Valls en meeting à Rennes le 16 janvier, une mission «suicide» dans un bastion contestataire ?

L'ex-Premier ministre a décidé de tenir une réunion politique à Rennes, ville connue pour sa vive opposition à la loi travail portée par Manuel Valls. Les ténors locaux du PS ainsi que le renseignement territorial sont particulièrement inquiets.

Après la farine de Strasbourg, Manuel Valls va-t-il encore s'exposer à la vindicte populaire lors de son déplacement à Rennes ? C'est en tous cas l'avis des autorités locales et des cadres du Parti socialiste dans la région, rapporte Le Point dans un article revenant sur un meeting s'apparentant à du «suicide», selon les mots d'un responsable local du PS. 

La ville a en effet été le théâtre d'affrontements d'une rare violence durant les manifestations du printemps contre le projet de loi El Khomri, finalement adopté grâce au recours à l'article 49.3 par le Premier ministre de l'époque, aujourd'hui candidat à la primaire de la gauche. Au vu de l'ampleur des débordements, la préfecture avait même choisi d'interdire les manifestations dans la ville. 

«Vu le passif, Manuel Valls a le choix : soit il annule, soit il se fait chahuter. La première option est très peu probable. Ce sera donc la seconde et, dans ce cas, ce sont encore les Rennais qui vont en pâtir. Tout ça pour cette kermesse de primaire...», a confié au Point un éminent membre du PS à Rennes. 

Un scepticisme partagé par le renseignement français, qui a exprimé des doutes fortement nourris à l'hebdomadaire. «Nous ne couvrons pas la politique. Sauf lorsqu'il y a un risque de trouble à l'ordre public. Là, il est clairement établi et on peut difficilement dire que Manuel Valls a eu l'idée du siècle», a déclaré un fonctionnaire du renseignement territorial. 

Les commentaires laissés sur la page Facebook de l’événement semblent confirmer les mauvais présages concernant le bon déroulé de la réunion publique. «Sortez les tomates», «Pour faire un bon Manuel Valls, il faut 49.3 g de farine, 49.3 g de sucre et 49.3 œufs»... Les commentaires sarcastiques venant des milieux de la gauche radicale concernant de potentiels troubles sont légion. 

Dans cette campagne de la primaire de la gauche réduite à quatre semaines, Manuel Valls a choisi la stratégie de l'omniprésence. Outre de nombreuses apparitions médiatiques, il réalise un déplacement par jour, hors débats télévisés. Une stratégie qui est loin d'être gagnée d'avance dans la capitale bretonne. 

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