Le 19 décembre, un attentat au camion-bélier sur un marché de Noël faisait 12 morts et 48 blessés. Après la condamnation unanime des politiques français qui évoquent un «acte odieux», le discours sécuritaire revient en force dans leur discours.
L'Intérieur veut un renforcement des contrôles aux frontières
Sur les ondes de RTL, le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, remplaçant de Bernard Cazeneuve, a déclaré avoir exigé un contrôle accru aux frontières avec l'Allemagne, le Luxembourg et la Suisse.
Les policiers ont par ailleurs appelé à faire plus que le maximum pour sécuriser les zones les plus fréquentées, comme par exemple le marché de Noël des Champs Elysées qui est, selon Bruno Le Roux sous protection maximale.
Ainsi, selon le ministre, les forces de l'ordre seront plus visibles et des obstacles seront placés aux abords du marché pour contrer tout éventuel attentat au véhicule-bélier. La Brigade de recherche et d'intervention (BRI) sera présente en permanence sur les Champs Elysées pour intervenir au plus vite si besoin.
L'armée préconise une hausse du budget militaire
Dans une tribune publiée par Les Echos le 21 décembre, le chef d'état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, préconise quant à lui de porter le budget de la Défense à 2% du PIB (contre 1,77% actuellement) soulignant qu'«on ne gagne pas une guerre sans effort de guerre».
Le prix de la paix c'est l'effort de guerre
Il s'agit de «rester capable d'assurer, dans la durée, la protection de la France et des Français face au spectre complet des menaces», écrit le général Pierre de Villiers.
«Il faut comprendre que le moindre décalage de cohérence entre les menaces, les missions et les moyens s'apparente au grain de sable qui grippe le système et conduit à la défaite», ajoute le général, pour qui «on ne gagne pas une guerre sans effort de guerre».
Le général estime que «désormais, pour les armées, cet effort doit se traduire par une hausse progressive du budget de la défense pour rejoindre la cible de 2% du PIB , avant la fin du prochain quinquennat».
Il salue au passage la fin de la «tendance baissière des trente-cinq dernières années» et notamment le «volontarisme» du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
«Le prix de la paix c'est l'effort de guerre» et l'effort demandé «ne pourra être ni allégé ni reporté, en dépit de la complexité de l'équation budgétaire étatique prévisionnelle», conclut Pierre de Villiers.
Le projet de budget de la Défense pour 2017 s'élève actuellement à 32,7 milliards d'euros, à 1,77% du produit intérieur brut (PIB), ce qui marque une stabilité par rapport à 2016. La France s'est engagée à le porter à 2% du PIB d'ici 2025 dans le cadre de l'OTAN.
17 attentats déjoués depuis le début de l'année
Invité sur le plateau de TF1 le 20 décembre au soir, au lendemain de l'attentat à Berlin, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a commenté le dispositif sécuritaire mis en place en France, en particulier sur les marchés de Noël. Il a précisé que «près de 70 unités de forces mobiles» avaient été déployées.
Le chef du gouvernement a également précisé que, depuis le début de l'année 2016, 440 interpellations liées au terrorisme avaient eu lieu en France, et que 17 attentats avaient été déjoués.
Sur France Inter enfin, le président du Département des Alpes Maritimes, Eric Ciotti, a quant à lui fait remarquer que l'Etat d'urgence devait permettre aux forces de l'ordre une marge d'action accrue, évoquant notamment la procédure de fouille des véhicules qui selon lui, devrait être pérennisée.
Suite à l'attentat meurtrier de Berlin, les pays européens craignent que des événements similaires ne les touchent à leur tour dans les prochains mois. La France et l'Italie ont notamment renforcé drastiquement la sécurité sur les marchés de Noël, événement incontournable en cette période de fêtes de fin d'année.
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