Dès 6h, près de 150 chauffeurs VTC, mobilisés pour réclamer des améliorations de leurs conditions de travail et de rémunération, s'étaient garés devant le palais des Congrès. Ils discutaient dans le calme, sous le regard de la police, obstruant petit à petit la circulation.
«Uber = esclavage moderne», «Uber a saigné les chauffeurs» ou encore «non aux déconnexions arbitraires», pouvait-on lire sur les banderoles déployées.
Les organisateurs (Unsa-VTC, Actif-VTC et CAPA-VTC) avaient donné rendez-vous aux chauffeurs, dont certains sont venus de Lyon, Lille, Nantes ou encore Strasbourg, sur la place de la Porte Maillot, dans l'ouest de la capitale, pour un départ en milieu de journée en direction du siège d'Uber, rue de Cambrai dans le nord-est de Paris.
D'autres actions étaient prévues aux abords des aéroports d'Orly et Roissy, essentiellement «pour informer les clients», selon Jean-Luc Albert d'Actif VTC, interrogé par l'AFP, ainsi qu'à Nice et Toulouse. Une source policière évoquait une centaine de voitures réparties sur les deux aéroports parisiens, gênant la circulation vers ces derniers.
Les chauffeurs sont venus dire stop «aux commissions excessives, à la déconnexion abusive des chauffeurs par la plateforme, à l'humiliation», selon le SCP-VTC, qui dénonce également la politique tarifaire en œuvre dans la profession.
«Uber nous a vendu du rêve, la réalité est un cauchemar», affirme Jean-Luc Albert, qui demande des tarifs «concertés» et un «droit de réponse» pour les chauffeurs qui subissent des déconnexions «de manière arbitraire», parfois après un seul avis négatif de client.
La récente hausse des tarifs d'Uber à Paris, annoncée alors que la journée d'action du 15 décembre était en préparation, n'a pas calmé la colère des associations de chauffeurs, car le géant américain a relevé dans le même temps la commission prélevée sur chaque course.
Cette annonce, soulignent-elles, n'efface pas la baisse unilatérale de 20% du tarif, en octobre 2015, qui avait donné lieu à une vague de protestations. Une fois les frais déduits, «il nous reste 3,75 euros de l'heure», affirme Jean-Luc Albert.
Basée en Californie, Uber permet de commander un taxi directement depuis son smartphone, via une application mobile. L’entreprise américaine a connu un essor considérable en Europe au cours de ces dernières années, bien qu’elle ait fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires ayant conduit à l’interdiction de ses services sans licence VTC. Le développement de ce service a aussi fait monter la grogne des chauffeurs de taxis, contraints de posséder une coûteuse licence afin de pouvoir exercer.
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