Un nouveau plan Vigipirate, révisé à la suite des attentats qui ont frappé la France depuis janvier 2015, est entré en vigueur le 30 novembre a annoncé l'Elysée. Un document public établi par le Secrétariat général à la défense nationale (SGDSN), qui dépend de Matignon, révèle que le nouveau plan Vigipirate s'articule désormais en trois niveaux et propose un total de 300 mesures.
Le premier niveau, «vigilance», correspond à la «posture» permanente, avec l'application du «socle» des mesures. Le deuxième niveau, «sécurité renforcée-risque attentat» traduit «la réponse de l'Etat à un niveau élevé de la menace terroriste», avec des mesures supplémentaires, prises au niveau national. Il s'agit du niveau en vigueur sur le territoire français.
Enfin, le troisième niveau maximal «Urgence attentat», de courte durée, «déclenche un état de vigilance et de protection maximal, soit en cas de menace d'attaque terroriste documentée et imminente, soit à la suite immédiate d'un attentat». Ce niveau se manifeste notamment par la diffusion d'informations à la télévision, à la radio, sur internet et sur les applications pour téléphones mobiles, ainsi que par des mesures contraignantes.
Comme auparavant, le pilotage de Vigipirate couvre 13 domaines (transports, matières dangereuses, réseaux énergétiques, frontières etc.) et dépend du Premier ministre.
Adapter le plan Vigipirate aux menaces contemporaines
Le document destiné au public et dévoilé le 30 novembre n'est que partiel. Un volet complet, classé confidentiel défense, est adressé aux seuls pouvoirs publics. Il comprend des informations sensibles dont la publication aurait été de nature à aider les auteurs d'attentats.
Les différentes phases de Vigipirate, un dispositif créé en 1978 et appliqué pour la première fois lors de la guerre du Golfe en 1991, ont évolué à plusieurs reprises par le passé. Après une grille en cinq échelons de «blanc à écarlate» dans les années 2000, Vigipirate avait été ramené à deux pour simplifier, en 2013 avec deux niveaux, «vigilance» et «alerte attentat».
Cette grille s'est avérée inadaptée, puisque l'Ile-de-France et les Alpes-Maritimes ne sont jamais sorti officiellement du niveau «alerte attentat» depuis les attaques de l'Etat islamique.
L'Elysée a précisé qu'au terme d'un Conseil de Défense réuni le 30 novembre, le président François Hollande avait donné des consignes de vigilance à l'occasion des rassemblements et festivités de fin d’année. Par ailleurs, le SGDSN diffusera désormais plusieurs fois par an des consignes adaptées aux rendez-vous saisonniers ou aux événements majeurs sur le territoire.