Un télégramme du ministère précise aux unités que le dispositif Vigipirate de la zone de défense de Paris sera réorganisé à compter de ce jour avec une diminution de moitié des effectifs supplémentaires. Cette réduction drastique soulève la question de l’utilité de ces renforts par rapport aux missions qui leurs sont confiées.
Cette diminution des effectifs mobilisés intervient alors que les syndicats de policiers déplorent des conditions de travail inacceptables et tirent la sonnette d’alarme sur le mal-être des compagnies. La vie familiale des CRS pâtit d’une sollicitation soutenue, qui les fait renoncer à leurs congés et à leur formation, alors même que la contrepartie financière de ces missions n’a pas été augmentée depuis 13 ans. Les syndicats ont cependant obtenu une revalorisation de l’indemnité journalière d’absence temporaire de 7 euros, d’ici 2017.
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Ces conditions de travail conduisent à une remise en cause de l’efficacité opérationnelle des forces. La grève étant impossible, plusieurs dizaines de CRS se sont mis en arrêt-maladie, y compris dans une compagnie chargée d’assurer la protection du Président de la République lors d’un déplacement en Bretagne.
Les CRS font partie du volet policier du plan Vigipirate renforcé «Alerte attentat», en vigueur et prolongé depuis les attentats terroristes de janvier. Plus de 10 000 militaires sont également mobilisés sur tout le territoire, mais soumis au devoir de réserve ils doivent donc accepter en silence la dégradation de leurs conditions de service. Cette sollicitation à flux tendu des forces met à mal des capacités de défense et de maintien de l’ordre affaiblies par la disette budgétaire.