France

«Je ne suis pas raciste, mes enfants sont métis» : la maire de Beaumont-sur-Oise huée sur Twitter

Dans une lettre faisant état des violences survenues depuis la mort d'Adama Traoré, la maire de la ville où a eu lieu le drame s'est défendue d'être raciste, en invoquant ses enfants métis. Un argument qui a provoqué l'exaspération d'internautes.

«J'ai dû faire face à la calomnie, aux insultes, aux mensonges, qui me touchent parfois violemment ainsi que ma famille (lorsque, par exemple, je suis traitée de "raciste" alors que mes enfants sont métis)». Ce court passage d'une lettre ouverte de trois pages, écrite par la maire de Beaumont-sur-Oise Nathalie Groux (UDI) et diffusée le 25 novembre 2016 par la Gazette du Val d'Oise, a suscité les sarcasmes voire l'indignation d'un certain nombre d'utilisateurs de Twitter.

Dans ce texte, l'élue de la commune où est décédé Adama Traoré a cherché à rassurer ses administrés, alors que des incidents violents continuent d'éclater. Dans le même temps, l'édile du Val-d'Oise a tenu à dissiper les accusations de racisme dont elle a pu faire l'objet depuis le drame de cet été, comme elle l'explique dans sa lettre. Pour certaines internautes, toutefois, la référence de la maire à ses enfants métis était déplacée voire ridicule.

Rebondissant sur cette déclaration, des usagers de Twitter ont reproché à Nathalie Groux d'avoir partagé sur Facebook, mi-novembre, la publication d'un internaute appelant les «citoyens de souche» à s'armer afin de «venir» en aide aux policiers victimes d'agressions – accusation illustrée par une capture d'écran, dont il n'est toutefois pas possible de vérifier l'authenticité, le compte Facebook de l'élue n'étant plus accessible.

La militante Sihame Assbague, co-organisatrice du fameux camp d'été «décolonial» ayant fait polémique cet été, a ainsi évoqué un «post raciste».

Une autre internaute a mis en parallèle la justification de la maire au sujet des accusations de racisme dont elle a fait l'objet, et cette publication sulfureuse.

Qualifiée de bavure policière par son entourage, la mort d'Adama Traoré, lors de son interpellation le 19 juillet dernier, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes environnantes. La semaine dernière, de nouvelles échauffourées ont éclaté dans le Val-d'Oise, après l'incarcération des frères d'Adama Traoré, Bagui et Tssoufou, dans l'attente de leur procès le 14 décembre. Les deux jeunes hommes sont accusés de violences et outrages contre des policiers en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise du 17 novembre.

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