«Nous sommes extrêmement soucieux au sujet de la protection des enfants dans les [centres d'accueil pour migrants] en France. Notre équipe a rapporté des cas de travail forcé et d'enfants contraints de vivre en compagnie d'adultes», a rapporté une responsable de l'ONG britannique «Safe Passage UK» du nom de Rabbi Janet Darley, sur le site de l'association.
D'après Safe Passage UK, qui affirme avoir discuté avec 33 enfants issus de l'ancienne «Jungle» de Calais, démantelée par les autorités fin octobre, certains d'entre eux ne seraient pas à l'aise dans les centres d'accueil où ils ont été placés... et se sentiraient même moins bien que dans l'ancien camp illégal du Calaisis !
«Je ne suis pas heureux dans cet endroit, s'il vous plait, prenez-nous avec vous au Royaume-Uni, nous n'avons pas de bonne nourriture, de vêtements», aurait par exemple affirmé un enfant aux membres de l'ONG britannique, qui rapporte que certains centres n'auraient pas fourni de vêtements propres aux migrants mineurs auxquels ils ont ouvert leurs portes. «Cela ressemble à une prison. Nous n'avons rien pour jouer, et nous passons tout notre temps dans une pièce [...]. Nous vivons au milieu des adultes, qui ont plus de 20 ans», aurait également confié un garçon. Trois enfants, par ailleurs, auraient indiqué avoir été forcés à «ramasser des fruits envoyés aux supermarchés».
Les ONG inquiètes depuis des semaines du sort des migrants mineurs du Calaisis
Le sort des quelque 1 300 mineurs isolés qui se trouvaient dans la «Jungle» de Calais avait soulevé l'inquiétude des ONG humanitaires en amont du démantèlement du site, fin octobre. Si les autorités françaises se sont engagées à reloger dans des centres d'accueil les personnes se retrouvant démunies après la destruction du camp illégal, Londres a promis d'accueillir une partie des migrants mineurs disposant de proches au Royaume-Uni : au total, avait annoncé l'ex-Premier ministre David Cameron en mai dernier, 3 000 migrants non accompagnés doivent être pris en charge sur le territoire britannique. Malgré ces deux garanties, les organisations humanitaires avaient de nouveau tiré la sonnette d'alarme juste après l'évacuation de la «Jungle», assurant que des centaines de mineurs restaient à l’abandon.
Un incident est en outre survenu dans un centre d'accueil de Charente-Maritime, la moitié des jeunes migrants ayant été accueillis dans celui-ci l'ont quitté en cachette, avant de s'évanouir dans la nature.