France

«Ultralibéral», «sans aucune expérience» : la candidature d'Emmanuel Macron provoque les sarcasmes

Le leader d'En Marche ! n'a pas encore officiellement annoncé sa candidature qu'il suscite déjà les moqueries de la classe politique, à gauche comme à droite. Sa campagne s'annonce d'autant plus difficile qu'il lui manque encore les 500 signatures.

Le (faux) suspense prendra fin demain, à en croire un certain nombre de médias : l'ex-ministre de l'Economie devrait officiellement annoncer, mercredi 16 novembre, sa candidature à l'élection présidentielle de 2017.

«Il a fait son choix et sa décision a été prise il y a longtemps», a dcélaré une source citée par l'agence Reuters, qui a ajouté qu'Emmanuel Macron ne considérait pas que le président François Hollande était bien placé pour disputer un second mandat.

D'après la radio RTL, la déclaration se fera aux alentours de 10h30 dans un centre d'apprentissage de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Le journal Le Monde, de son côté, avance que les principaux soutiens d'Emmanuel Macron ont été invités à se rassembler, demain, dans le tout nouveau QG du mouvement En Marche !, dans le 15e arrondissement... Quoiqu'il en soit, l'annonce précédera de peu la primaire de la droite et du centre, dont le troisième et dernier débat aura lieu dans la soirée du jeudi 17 novembre.

Fondateur du mouvement En Marche ! se voulant distinct de la droite et de la gauche, démissionnaire du gouvernement socialiste le 31 août dernier, Emmanuel Macron entend fournir une alternative tant au Parti socialiste (PS) qu'aux Républicains. S'il bénéficie aujourd'hui d'une côte d'opinion favorable particulièrement importante selon les sondages – au contraire du chef d'Etat et de nombreux responsables politiques –, l'ancien banquier de Rothschild devra néanmoins réunir 500 signatures d'élus locaux pour avoir l'opportunité de rejoindre la course vers l'Elysée.

Un concert de sarcasme... sauf chez Bruno Le Maire

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la candidature d'Emmanuel Macron est loin de réjouir la classe politique, qui a réagi quasi unanimement. Pour François Fillon, candidat à la primaire de la droite et du centre, l'ancien employé de la banque Rotschild n'a «aucune expérience politique». Il estime que «les Français ne lui confieront pas leur destin».

Du côté du Front national, l'annonce de la candidature de l'ancien ministre de l'Economie semble ne rien changer. Florian Philippot estime qu'elle «va venir s'ajouter à un créneau ultralibéral déjà complètement saturé», tandis que Gilbert Collard émet de sérieux doute quant à la réelle popularité d'Emmanuel Macron : «Les Français vont lui tailler un costard à sa mesure.»

L'absence d'écho de la candidature d'Emmanuel Macron chez les Français semble aussi être l'analyse de Hervé Mariton, membre des Républicains, qui n'y voit qu'un produit du «story telling» et ne croit pas qu'il constitue un candidat crédible pour les élections présidentielles de 2017.

A gauche, on semble également partager le cynisme général. Ainsi, Arnaud Montebourg a déclaré qu'Emmanuel Macron, qui l'a remplacé au gouvernement, était «le candidat des médias». Pour Matthias Fekl, secrétaire d'état au Commerce extérieur et membre du Parti socialiste, cette candidature est de nature à «faire exploser la gauche».

Seul Bruno Le Maire a fait entendre un autre son de cloche, estimant que cette nouvelle candidature «change la donne». «Si nous avons partout du renouvellement, même la droite est en danger», a-t-il déclaré, afin de faire valoi sa propre candidature à la primaire de droite, qu'il estime seule capable d'offrir un renouvellement à la hauteur du défi Macron. Un peu plus tard, il a publié un tweet pour le moins explicite.

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