France

Emmanuel Macron fustigé à droite comme à gauche après le meeting de Strasbourg

Le fondateur du mouvement En Marche a consacré une bonne partie de son discours de Strasbourg à distribuer les bons et les mauvais points, s'attirant les foudres non seulement de Nicolas Sarkozy mais aussi de la gauche, de plus en plus irritée.

Les observateurs espéraient une déclaration de candidature à l'élection présidentielle, mais n'ont eu droit qu'à une succession de piques. Emmanuel Macron s'est ainsi attaqué à Nicolas Sarkozy : «Peut-on imaginer sérieusement commander aux destinées du pays, se présenter aux suffrages du pays, alors qu'on a délibérément dépassé le plafond des dépenses autorisées pour sa campagne», a-t-il ainsi lancé, faisant allusion à l'affaire Bygmalion qui poursuit l'ancien président de la république

Un «donneur de leçons» pour Nicolas Sarkozy

Aussi l'intéressé a vivement répliqué, lors d'une interview sur Radio Classique : «Les donneurs de leçons, en général ça leur revient dans la figure», a réagi Nicolas Sarkozy, mis en cause par Emmanuel Macron qui a consacré une bonne partie de son discours de meeting à distribuer les bons et les mauvais points. «Je fais de la politique depuis 35 ans, je n'ai jamais été une seule fois condamné», a fait valoir l'ancien président, qui fait néanmoins face à de nombreuses procédures depuis des années.

Un traître «cynique» pour François Baroin

A la rescousse de Nicolas Sarkozy, François Baroin a déclaré sur France 2 : «Les leçons de Monsieur Macron, je les prends pour ce qu'elles sont.» En dénonçant son «cynisme à visage souriant doublé d'un populisme mondain», le maire de Troyes estime que l'ancien banquier d'affaires tourne le dos au Parti socialiste. «Il a trahi la confiance, il a piétiné le gouvernement, il est le Caterpillar de la gauche qui l'a servi et qui a fait de lui un ministre de la République», a martelé le sénateur de l'Aube, faisant écho aux attaques de la gauche de gouvernement accusant Emmanuel Macron d'avoir trahi François Hollande.

«L'homme de la division» pour la gauche

Emmanuel Macron n'a pas été épargné non plus par son propre camp. Jean-Marie Le Guen a recommandé le fondateur du mouvement En marche ! de ne «pas être l'homme de la division de la gauche». «Je ne crois pas à la stratégie qui est la sienne de créer une offre politique qui n'aurait pas de racines, d'histoire, de collectif», a déploré le secrétaire d'Etat. «C'est un petit peu hors sol», a-t-il résumé.

Toujours parmi les membres du gouvernement, Michel Sapin a, quant à lui, estimé qu'Emmanuel Macron faisait «du neuf avec du vieux», qualifiant les propositions du meeting de Strasbourg de «paroles qu'on a déjà entendues». «Evidemment, il ne peut pas gagner. Par contre il peut faire perdre. Il peut faire perdre la gauche», a-t-il récapitulé, interrogé sur les chances de réussite d'une candidature d'Emmanuel Macron.