France

Réactions au ralliement de Valérie Pécresse à Alain Juppé : un «soutien décisif»... pour le centre?

Valérie Pécresse vient de déclarer son soutien au maire de Bordeaux pour la primaire des Républicains, après avoir initialement soutenu François Fillon. Le camp d'Alain Juppé se félicite et veut y voir un signe de rapprochement avec les centristes.

Valérie Pécresse vient d'annoncer son ralliement à Alain Juppé, candidat à la primaire des Républicains, ce mercredi 2 novembre. Cette annonce met fin à l'incertitude assez longue que l'ancienne ministre avait laissé planer sur sa décision.

Valérie Pécresse était en effet courtisée de tous côtés depuis sa victoire aux élections régionales en Île-de-France, lorsqu'elle était parvenue à ravir la région à la gauche, qui la détenait depuis 17 ans. «Alain Juppé est la bonne personne à la bonne place.» C'est par ces mots qu'elle a fait connaître son soutien au maire de Bordeaux. Elle a également affirmé qu'Alain Juppé serait un «président fort».

Immédiatement, ce dernier a réagi, alors qu'il était en visite sur la dalle d'Argenteuil, saluant «un choix réfléchi, un choix de rassemblement». Il a réitéré ses remerciements plus tard sur Twitter, qualifiant ce soutien de «décisif».

En effet, le ralliement de Valérie Pécresse, jusqu'alors réputée proche de François Fillon, est perçu comme une victoire supplémentaire pour Alain Juppé. Ce dernier peut désormais compter sur le chef d'un exécutif régional puissant et composé en partie... de centristes.

La proximité de Valérie Pécresse avec les centristes assure-t-elle le soutien de ces derniers à Alain Juppé ? C'est en tout cas ce que se sont empressés d'affirmer plusieurs soutiens de ce dernier, dont le député Marc Laffineur, qui considère que l'alliance Juppé-Pécresse s'est faite «tout naturellement».

Du côté du Modem, on tente en revanche de modérer tout excès d'enthousiasme et de ne pas donner l'impression d'un soutien officiel à la candidature d'Alain Juppé. Christophe Grébert, conseiller national du parti de François Bayrou, relativise les liens entre Valérie Pécresse et les centristes : «Doucement avec Pécresse et le centre», avertit-il.

Quelques heures après l'annonce de Valérie Pécresse, les camps de François Fillon et Nicolas Sarkozy n'ont pas encore réagi officiellement, mais le choix de la présidente de la région Ile-de-France s'annonce d'ores et déjà comme un coup dur. Roger Karoutchi, fidèle de Nicolas Sarkozy, le qualifie de «tout sauf négligeable».

Si le Parti socialiste a fait le choix, depuis plusieurs semaines, de ne pas commenter les divers rebondissements de la campagne des primaires des Républicains, afin de s'en distancier le plus possible, le Front national, lui, semble voir dans le rapprochement entre Alain Juppé et Valérie Pécresse un signe supplémentaire que celle-ci «est de gauche».

Quant à Nicolas Sarkozy lui-même, s'il n'a pas réagi directement, il a évoqué une piste de futur Premier ministre dans le cas où il serait élu en 2017. Mais au moment de prononcer le nom de François Baroin, il semble que sa langue ait fourché, puisque c'est de «François Bayroin» qu'il a parlé, mélangeant le nom d'un de ses plus proches soutiens avec celui du président du Modem...