France

Nicolas Sarkozy voterait Hollande face à Le Pen : «les masques tombent» pour le FN, NKM se félicite

Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il voterait pour François Hollande dans le cas où celui-ci affronterait Marine Le Pen. Si Alain Juppé et NKM affirment avoir influencé l'ancien président, le Front national y voit la preuve d'une connivence droite-gauche.

Interrogé par BFMTV et RMC, Nicolas Sarkozy a surpris en annonçant qu'il accorderait son suffrage à François Hollande en cas de duel entre ce dernier et le Front national.

Il a précisé qu'il ne le ferait «pas de gaieté de cœur», précisant, au sujet du parti de Marine Le Pen : «Entre nous il y a une barrière infranchissable.»

Cette déclaration semble annoncer la fin de la stratégie du «ni-ni», qui préconisait une abstention en cas de duel entre la gauche et le FN. En effet, jusqu'à présent, Nicolas Sarkozy s'opposait aux membres de son parti qui assumaient de pratiquer le «front républicain», c'est à dire de faire barrage au Front national, y compris en votant pour la gauche.

Parmi ces derniers, c'est sans doute Nathalie Kosciusko-Morizet qui s'était le plus illustrée : Nicolas Sarkozy l'avait écartée de la direction des Républicains au lendemain des régionales de 2015 pour avoir soutenu cette position. La candidate à la primaire des Républicains n'a pas manqué de le rappeler par un tweet dans lequel elle goûte le plaisir d'avoir défendu une «conviction, quitte à perdre son poste». «L'important, c'est d'être ralliée ensuite», a-t-elle ajouté.

Du côté de l'équipe de campagne d'Alain Juppé, on ne manque pas de souligner le changement de position de Nicolas Sarkozy. Ainsi, Gilles Boyer, directeur de la campagne du maire de Bordeaux, a-t-il salué un «revirement salutaire». Dans un tweet publié par la suite, il n'a pas hésité à faire un appel du pied à Nathalie Kosciusko-Morizet en vue du second tour des primaires, attribuant à cette dernière ainsi qu'à Alain Juppé le mérité d'avoir «convaincu» le patron des Républicains. 

Pour le Front national, la déclaration de Nicolas Sarkozy sonne comme un aveu de proximité entre le Parti socialiste et les Républicains. Elle viendrait apporter la preuve de l'existence d'une alliance objective, dénoncée par Marine Le Pen depuis plusieurs années sous le nom d'«UMPS» (devenu «LRPS» depuis le changement de nom de l'UMP). Pour la députée européenne Dominique Bilde, «les masques tombent».

Steve Briois, vice-président du Front national, estime quant à lui qu'un «palier est franchi» et appelle Nicoas Sarkozy à «assumer le bilan désastreux» de François Hollande.

La décision annoncée de Nicolas Sarkozy de renoncer au «ni-ni» semble dérouter jusque dans son propre camp. En meeting à Marseille jeudi 27 octobre au soir, certains de ses militants confiaient à  France Info être dubitatifs quant à la déclaration de leur candidat. Certains semblent envisager de porter leur choix sur la candidate du Front national dans le cas où son adversaire au second tour serait François Hollande.

Toutefois, l'hypothèse de la présence de l'actuel président de la République au second tour semble pour l'instant très irréelle. Comme le rappellent les sondages semaine après semaine, François Hollande, s'il devait représenter le Parti socialiste, ne passerait pas la barre du premier tour, et ce dans tous les cas de figure.