Gérard Davet et Fabrice Lhomme, expliquent dans leur livre Un président ne devrait pas dire ça... comment François Hollande a été «saisi» lorsqu'il a invité Marine Le Pen à l'Elysée au moment de la réforme des régions. Le président de la République aurait été «sincèrement étonné par le travail fourni par le Front national, très argumenté, bien charpenté».
Selon les auteurs du livre, François Hollande aurait ressenti, au cours de cet échange avec Marine Le Pen et ses collaborateurs, la force d'un parti uni, contrairement aux autres formations politiques, notamment l'UDI, «venus à sept ou huit», avec «autant de positions que de participants».
Pour les deux journalistes du Monde, la présidente du Front national (FN) inspirerait à François Hollande «une extrême inquiétude face à la démagogie des arguments avancés, et surtout au potentiel explosif des propositions d'un mouvement populiste». Mais aussi «une forme d'admiration devant la faconde politique, l'organisation huilée, la cohérence de l'argumentation... Un respect très professionnel face à la puissance de la machine FN, miroir de son incapacité à l'enrayer».
François Hollande ne sous-estime donc pas Marine Le Pen. Si selon lui, l'actuelle présidente du FN et son père, Jean-Marie Le Pen partagent «la même politique, la même philosophie, la même idéologie», le président de la République nuance cependant : «Le Pen père était obsédé par les juifs, Marine Le Pen est obsédée par les musulmans. Le Pen père était contre l'immigration, Marine Le Pen est contre la francisation, les gens qui accèdent à la nationalité, le métissage… Elle va s'en prendre aux nationaux, pas aux immigrés. Elle ne pense pas à chasser les immigrés. Elle pense à redonner une clarification à ce que veut dire être français.»