Le ministre français de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a communiqué, le 25 octobre, le contenu de la réforme pénitentiaire qu'il entend présenter à l'Assemblée nationale et au Sénat en février 2017. Parmi les mesures annoncées, la création de six nouvelles unités d’évaluation et un nouveau bureau dédié au renseignement pénitentiaire ou encore l'armement du personnel pour les missions extérieures.
«51 recrutements sont prévus en 2017 pour le renseignement pénitentiaire, portant ainsi l’effectif total à 237 postes», a également déclaré le Garde des Sceaux.
L'objectif prioritaire de ce train de réformes semble être la sécurité des prisons. Le ministre a ainsi annoncé que le budget pour 2017 y consacrerait 58,6 millions d'euros. D'autre part, le regroupement des détenus sera encouragé. Cette mesure permettrait, selon le Garde des Sceaux, des «détentions plus apaisées», ainsi qu'une réduction du risque de «prosélytisme» à l'intérieur des établissements pénitentiaires.
Jean-Jacques Urvoas a également précisé que les unités de prévention de la radicalisation, pourtant créées il y a moins d'un an, seraient remplacées par «six quartiers d’évaluation de la radicalisation».
Ces annonces de Jean-Jacques Urvoas interviennent alors que les tensions sont importantes dans le monde pénitentiaire, notamment après un récent épisode de mutinerie en Savoie et sur fond de radicalisation de certains détenus.
Premières réactions contrastées des syndicats
Les mesures annoncées ont fait l'objet de diverses réactions, notamment de la part des représentants syndicaux. Jimmy Delliste, vice-président de l'union des syndicats Force ouvrière (FO) du ministère de la Justice, s'est félicité sur Twitter d'une «orientation qui va dans le sens de l'histoire».
Toutefois, certains représentants syndicaux locaux ne semblent pas partager l'enthousiasme de leur hiérarchie. Sur les réseaux sociaux, certains se demandent si la facilitation du regroupement des détenus proposée par le ministre ne serait pas «une blague» et avancent que ce procédé favoriserait «les mutineries du dimanche soir».