France

Calais : trois CRS blessés dans les heurts qui ont marqué la manifestation pro-migrants interdite

Jeudi 29 septembre, le préfet du Pas-de-Calais a interdit toute manifestation en lien avec la question des migrants dans le Calaisis le 1er octobre. La Coalition internationale des sans-papiers et migrants a pourtant maintenu sa manifestation.

Bravant l'interdiction de la préfecture, une centaine de manifestants ont répondu à l'appel de la Coalition internationale des sans-papiers et migrants (CISPM), samedi 1er octobre, en se rassemblant au fameux camp de la Jungle, afin d'exprimer leur solidarité vis-à-vis des réfugiés. La mobilisation a démarré aux alentours de 14h15.

Parmi les organismes formant la coalition à l'origine de la manifestation, on trouve l’Union syndicale solidaire, SUD éducation Paris ou encore le Collectif 26/07 des sans-droits et sans-papiers. Leurs revendications communes sont, notamment, que le Royaume-Uni «assume ses responsabilités par rapport aux migrants» et que les autorités françaises annulent leur projet de démantèlement du centre de réfugiés.

No border, no nation, stop deportation !

Les participants au rassemblement scandaient, notamment, «no border, no nation, stop deportation» ou «solidarité avec les sans papiers».

Si l'atmosphère de la manifestation est longtemps restée bon enfant, des heurts ont fini par éclater entre les migrants et leurs soutiens d'une part, et les forces de l'ordre d'autre part. Ces derniers ont notamment utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau. Au moins trois CRS ont été blessés. Interrogée par l'agence Rutply, une journaliste s'est indignée du traitement réservé par les CRS aux manifestants : «On manifeste pacifiquement et on se fait gazer et bousculer, c'est inadmissible».

En outre, le nombre des manifestants a été limité, selon l'association Droit au logement, par le fait que les autorités ont arrêté de force le bus se rendant à Calais qui transportait des personnes souhaitant rejoindre le mouvement depuis Paris.

Jeudi 29 juin, le préfet du Pas-de-Calais avait pris un arrêté interdisant toute manifestation liée à la question des migrants à Calais, au nom du maintien de l'ordre public. La CISPM avait aussitôt déposé un recours devant le tribunal administratif de Lille, qui a été rejeté le 30 septembre.

Pour autant, un membre de la CISPM avait confirmé à La Voix du Nord le 30 septembre que la mobilisation serait malgré tout maintenue, au départ de la Jungle.

Le fameux de camp de migrants, que les autorités ont promis de démanteler dans les semaines à venir, connaît une grave crise humanitaire, sanitaire et sécuritaire. Le centre, surpeuplé, comporterait plus de 10 000 personnes selon le recensement récent de deux associations.

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