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Canal+ : la stratégie de Vincent Bolloré a-t-elle un sens ?

Ayant pris le contrôle de Canal+ il y a un an, l'homme d'affaire développe une vision pour la chaîne cryptée qui reste difficilement lisible. Son obsession de la réduction des coûts et ses changements réguliers de stratégie laissent perplexes.

Les très médiatiques revirements stratégiques de l'homme d'affaires breton ont étonné plus d'un observateur du monde de la télévision.

Outre les audiences en berne de ses programmes phares, qui, à l'instar du «Grand Journal» ou des «Guignols», peinent plus que jamais à convaincre depuis la rentrée, la chaîne se voit ciblée par la presse. Un article de l'hebdomadaire Le Point soupçonne ainsi l'industriel d'avoir surévalué les revenus à tirer des programmes cryptés et sous-estimé la concurrence. En effet, de nouveaux opérateurs ont fait leur apparition sur le marché, comme SFR dans les droits de retransmission des événements sportifs, et notamment ceux du football.

Mauvais calculs

L'hebdomadaire rappelle ainsi que, trois semaines seulement après le démarrage d'une nouvelle grille cryptée, Vincent Bolloré était contraint de rétropédaler sur son avant-soirée et d'admettre qu'il lui fallait procéder à des «ajustements de programmation».

L'industriel, qui début juin affirmait dans un entretien au Monde que les programmes en clair ne représentaient «que 60 millions d'euros de recettes publicitaires par an sur 1,5 milliard de revenus générés par les abonnements», a ainsi du revoir sa politique face aux tentatives désastreuses de cryptage du nouveau «Grand Journal» de Victor Robert qui en ont fait s'effondrer les audiences. 

Une chaîne accro à ses animateurs stars ?

Autre problème : le coût faramineux de certains animateurs, Cyril Hanouna en tête, qui attirés par d'autre chaines plus performantes, ne sont restés dans le giron de Canal+ qu'en échange d'un salaire mirobolant. L'animateur vedette de «Touche pas à mon poste !» coûte ainsi à lui seul la moitié du budget de la chaîne C8. 

En outre, le départ chez TF1 de Yann Barthès, ancien animateur du «Petit Journal», s'est fait lourdement sentir sur les performances de C8. Depuis le départ de l'animateur, et malgré les efforts de Cyril Hanouna, C8 a perdu son rang de cinquième chaîne nationale.