France

Osny: après les agressions par des détenus radicalisés, les surveillants bloquent la prison (PHOTOS)

Le personnel de la prison d'Osny mène une action de blocage afin de demander plus de moyens pour faire face à la menace des détenus de l'unité de déradicalisation. Deux surveillants avaient été attaqués au couteau deux semaines auparavant.

Plusieurs dizaines de surveillants, dont de nombreux syndicalistes de Force Ouvrière, ont opéré le blocage de la route menant au pénitencier en faisant un feu de palettes et de pneus. Ils réclament «des mesures concrètes et des moyens réels pour gérer les unités dédiées» à la radicalisation, ainsi que pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale.

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«On est aujourd'hui face à des détenus qui reviennent de Syrie et qui sont formés pour tuer», a confié l'un des gardiens à la chaîne La 1ère, affirmant en outre : «Les profils des détenus ont changé, et sont des dangers dans les unités dédiées.»

Après la double agression de deux surveillants, dont l'un a frôlé la mort, certains de leurs collègues sont encore traumatisés par l'incident. «Je m'accroche mais je suis encore sous le choc», a affirmé l'un d'entre eux, présent lors de l'attaque.

L'auteur de l'agression, Bilal Taghi, a été mis en examen pour «tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle».

Des membres du cabinet du ministère de la Justice sont arrivés sur place afin de s'entretenir avec une délégation de membres du personnel.

Le 17 septembre, quatre détenus de l'unité de déradicalisation de la prison d'Osny, ont été transférés après avoir proféré «des menaces». «Il y avait des soupçons comme quoi ces quatre détenus pouvaient porter gravement atteinte à la sécurité de l'établissement», avait indiqué Jérôme Nobecourt, délégué pénitentiaire FO, précisant qu'ils avaient été placés à l'isolement dans d'autres prisons d'Ile-de-France. 

Cet incident «montre une fois de plus les limites» de cette unité, avait alors affirmé le syndicaliste. «Nous sommes favorables à des établissements spécialisés, avec du personnel formé et des moyens suffisants», avait-t-il alors ajouté. 

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