France

«Les CRS tirent à la kalachnikov sur les manifestants» : l'énorme bourde d'une journaliste de BFM

Lors de la manifestation contre la loi travail, en plein direct, une journaliste de BFM TV a confondu militants d'extrême droite et d'extrême gauche après avoir affirmé que la police tirait sur les manifestants... à la kalachnikov.

La bourde a été révélée par le site web des Inrocks qui a parlé d'un «dérapage». La journaliste, qui effectuait un direct sur la place de la République, lieu d'arrivée du cortège de la manifestation contre la loi travail du 15 septembre dernier à Paris, s'est en effet complètement emmêlée les pinceaux. Elle a tout d'abord affirmé d'une voix très assurée et insistante qu'elle et ses collègues auraient vu des manifestants blessés par la police... à l'arme de guerre.

«On a vu, nous, des manifestants au cœur même du cortège qui ont été blessés par des tirs de kalachnikov. C'est ce qui explique cette défiance qui est aujourd'hui de plus en plus forte entre les Français qui manifestent et la police [...] car les méthodes employées [par la police] ne sont pas toujours les bonnes», raconte la journaliste.

Puis, lorsque la présentatrice de BFM Ruth Elkrief lui a demandé s'il était possible de définir le profil des «casseurs», la journaliste a utilisé le mot «black box», confondant le terme employé pour les enregistreurs de vol placés dans les avions avec le qualificatif «black blocs» qui définissent les individus proches de l'idéologie d'extrême gauche, cagoulés et masqués qui se livrent à des dégradations et affrontent la police durant les manifestations. 

De plus, elle ajoute que ces «black box» sont des «blocs identitaires», provoquant un important contresens. En effet, le «bloc identitaire» est un mouvement composé de militants proches des idées politiques d'extrême droite qui se prononcent notamment contre l'immigration et s'opposent fermement à tout affrontement avec les forces de l'ordre en marge des mouvements sociaux, tandis que les «black blocs» qui combattent la police sont composés de militants d'extrême gauche, proches des idées communistes, anarchistes, anticapitalistes et de l'idéologie des «No-Borders» favorables à l'immigration et à l'abolition des frontières.

La bourde a d'ailleurs même amusé les militants de l'«Action Antifasciste Paris-Banlieue», pourtant souvent en première ligne dans les affrontements avec les forces de l'ordre et dénonçant régulièrement les violences policières lors des mouvements sociaux.

Malgré les nombreux incidents et affrontements qui ont émaillé les manifestations contre la loi travail entre policiers et militants black blocs, provoquant parfois plusieurs blessés des deux côtés, la police n'a bien évidemment jamais tiré à la kalachnikov sur les manifestants.

Lire aussi : Paris : un manifestant contre la loi travail a perdu un œil malgré une opération chirurgicale

En revanche, les policiers ont dû essuyer à plusieurs reprises des jets de cocktails molotov et de bombes artisanales lancées sur eux par des émeutiers. Un CRS a notamment été brûlé à la jambe.

La kalachnikov ou «AK-47» est un fusil d'assaut conçu en Union soviétique en 1947 par Mikhaïl Kalachnikov. Utilisé dans les conflits du monde entier, il a la réputation d'être particulièrement résistant, facile d'utilisation et surtout destructeur.

Lire aussi : Arrestations, blessés, cocktails Molotov : manifestation anti-loi Travail sous haute tension à Paris

«J'ai couvert énormément de conflits armés» : la journaliste se justifie sur Twitter

Sur son compte Twitter, Caroline Mier, l'auteure du lapsus s'est justifiée en assurant : «J'ai couvert énormément de conflits armés. J'ai beaucoup plus souvent employé le mot Kalachnikov que cocktail molotov.»

Elle n'a en revanche pas expliqué pourquoi elle avait attribué ces tirs aux forces de l'ordre.