France

De nombreux politiques accusent Bruno Le Maire de sexisme à cause de l'erreur d'un chaîne de télé

Quelques jours après avoir fait parler de lui en proposant de supprimer l'ENA, le candidat à la primaire de la droite a provoqué une importante vague d'indignation, en raison d'une phrase rapportée par BFMTV... qu'il n'a pas prononcée.

«Nos femmes ont vocation à être visibles, pas dissimulées» : la phrase, retranscrite par la chaîne d'information en continu BFMTV sur un tweet, effacé depuis, a valu à Bruno Le Maire, candidat du Parti Les Républicains (LR) à la primaire de la droite, de recevoir une volée de bois vert sur les réseaux sociaux.

L'utilisation du pronom «nos» par le candidat qui s'exprimait au sujet du burkini lors de l'université d'été des Républicains à La Baule, le 3 septembre, a en effet été perçue par nombre d'internautes et de responsables politiques comme foncièrement sexiste.

Seul hic : l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy n'a en réalité jamais utilisé ce pronom-là. Le lendemain matin, BFMTV a admis avoir commis une erreur, et a fourni la véritable déclaration de l'homme de droite : «Ne laissons pas une fois encore des esprits obscurcis rendre les femmes invisibles dans la société française. En France, les femmes sont visibles et elles n’ont pas vocation à être dissimulées.»

Le mal, toutefois, était déjà fait : la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, avait déjà eu le temps de réagir, comparant les propos supposés de Bruno Le Maire à un «bon mot» prononcé par Jacques Chirac en 1992 : «A nos chevaux, à nos femmes et à ceux qui les montent.»

Au sein du gouvernement toujours, la secrétaire d’Etat chargée des personnes âgées et de l’autonomie, Pascale Boistard, ainsi que la secrétaire d’Etat au Numérique et à l’Innovation, Axelle Lemaire, se sont également indignées de la formule : «nos femmes».

Une réaction partagée, notamment, par la députée écologiste Cécile Duflot...

... et la militante féministe Caroline De Haas.

C'est la deuxième fois, en moins d'une semaine, que le candidat à la primaire de la droite – nettement devancé dans les sondages par ses rivaux Alain Juppé et Nicolas Sarkozy – se retrouve sous le feu des projecteurs médiatiques : dans une interview accordée le 1er août au journal Le Parisien, il avait pris l'engagement radical de fermer l'Ecole nationale d'administration (ENA), dont il est pourtant lui-même issu. 

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