France

Marine le Pen : «La France n'est pas gouvernée, elle est abandonnée»

Après un mois de vacances, la présidente du Front national a effectué sa rentrée par un discours en Haute-Marne. Elle en a profité pour tacler non seulement la politique du gouvernement actuel mais aussi les programmes des autres candidats.

«La France des oubliés, des abandonnés que les élites font semblant de ne pas voir. […] La campagne présidentielle qui va s'ouvrir n'est pas comme les autres, elle met en jeu l'essentiel : on doit décider de notre sort pas seulement pour cinq ans mais peut-être pour toujours», voilà comment Marine le Pen a débuté son discours à charge. Pendant presqu’une heure, la présidente du FN a parlé de tous les désavantages constatés par ses soins dans la politique actuelle et promis de tout changer si elle devenait la présidente de la République.

Sur le gouvernement de François Hollande et le Brexit

«Les lois de circonstances fleurissent pour donner l'illusion de l'action, mais le pays n'est pas gouverné, il est abandonné», a déclaré Marine le Pen en faisant allusion aux mesures adoptées après les tragiques événements qu’a traversés la France et plus généralement à la politique menée par le gouvernement. 

La présidente du Front national a au passage appelé à regarder de près – voire s’inspirer – du choix fait par les Britanniques.

«Contre tous les prophètes de malheur, les Britanniques ont choisi leur destin. Ils ont fait le choix de l'indépendance. Ils ont choisi d’être libres ! […] Ce que Theresa May a fait au Royaume-Uni, je le ferai en France. Il est possible de changer les choses. Nous pourrions devenir un peuple libre […] La France n’est pas la France sans sa grandeur», a-t-elle conclu, non sans grandiloquence.

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«Voir juste, voir loin»

Lors de son discours, Marine le Pen a dénoncé plusieurs lignes politiques, notamment celle de son adversaire du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy. Elle l’a accusé d’avoir fait «allégeance» au roi Salmane d'Arabie saoudite, «promoteur mondial du wahhabisme».

«Début août, Nicolas Sarkozy a fait un déplacement secret au Maroc pour rencontrer le roi d'Arabie saoudite et l'assurer de sa bienveillante amitié. Il se voudrait le champion médiatique de la lutte contre l'islamisme radical, il a été faire allégeance au promoteur mondial du wahhabisme. Ne sommes-nous pas davantage victimes de nos politiques que des événements eux-mêmes ?», s’est-elle interrogée, avant d’endosser le costume de sauveuse de la nation en précisant qu’elle, est une femme «libre par rapport au Qatar qui achète tout et tout le monde» mais aussi par rapport aux «banques et multinationales», «à l'Union européenne ou l'Allemagne qui la domine».

«Je ne reconnais aucun pouvoir étranger sur le peuple étranger, je ne crains ni n'ai prêté aucune allégeance à aucune puissance du monde. Mais tous mes adversaires ont contribué à l'effondrement de la France», a-t-elle insisté, sûre d’elle.

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Promesse de récupérer l’indépendance commerciale

Lors de son discours, Marine le Pen a aussi évoqué le sujet du TTIP qui est revenu sur le devant de l’actualité ces derniers jours. Elle a dénoncé ironiquement la «souveraineté» et le poids de la voix de la France sur la scène internationale, en citant le cas du secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl qui a déclaré vouloir arrêter les négociations, mais qu’on a décidé de ne pas entendre. 

Marine le Pen a même paraphrasé, moqueuse, la réponse du commissaire européen à la France : «vous n’avez pas à le dire».

«Si je suis élue, non seulement le TTIP sera mis à la corbeille, mais je récupérerai immédiatement notre indépendance commerciale», a-t-elle encore promis. 

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