France

«C'est par les plages que la France se libère !» : la validation de l'arrêt anti-burkini fait réagir

Personnalités politiques et internautes ont été nombreux à saluer ou, dans une moindre mesure, à s'offusquer de la décision de justice qui a validé l'arrêt interdisant le port de vêtements religieux sur les plages de Cannes.

Nouveau soubresaut dans la polémique nationale sur le «burkini» , ce maillot de bain d'une pièce couvrant l'ensemble du corps des femmes à l'exception du visage : samedi 13 août, le juge des référés du tribunal administratif de Nice a validé l’arrêté municipal pris par le maire de Cannes Les Républicains (LR), David Lisnard, interdisant le port de ce vêtement sur les plages. La veille, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) avait saisi la justice afin de contester cet arrêté. En vain !

Selon le tribunal administratif de Nice, le contexte d'état d'urgence et les attentats islamistes survenus au cours des dernières semaines autorisent la mairie de Cannes à interpréter le port du burkini comme autre chose qu'un simple signe de religiosité.

Cette actualité a fourni une nouvelle occasion aux contempteurs du maillot de bain islamique de faire entendre leur voix.

Le 13 août, le débuté du «Rassemblement Bleu Marine», lié au Front national (FN) Gilbert Collard n'a pas caché son enthousiasme au sujet de la décision de justice, comparant ni plus ni moins celle-ci à... la Libération.

Le député-maire LR de Villeneuve-Loubet, Lionnel Luca, qui a lui aussi pris un arrêté anti-burikini dans sa commune, a salué la validation d'un arrêt protégeant les femmes, selon lui, «de l'arriération intégriste religieuse».

L'élu de droite en a profité pour tacler les grandes figures de son parti qui, en pleine primaire pour les présidentielles, sont restés étonnamment silencieux sur ce sujet.

La décision de justice a également inspiré l'ex-porte-parole du Parti Les Républicains, Lydia Guirous, qui a applaudi les mesures prises par Lionnel Luca et par David Lisnard pour bannir le maillot islamique, tout en enjoignant les autres maires de droite à faire de même.

A gauche, la sénatrice EELV Esther Benbassa a sobrement rappelé que l'interdiction du burkini découlait de l'application de dispositions prévues par la Constitution française.

«Rendre les Français hystériques sur des sujets mineurs»

Un certain nombre d'internautes se sont également félicités de la décision du tribunal administratif de Nice et ont exprimé leur rejet de ce maillot de bain qu'ils perçoivent comme un étendard de l'islamisme ou une provocation déplacée.


D'autres utilisateurs de Twitter, toutefois, ont considéré que la décision de justice était liberticide.

Certains internautes, enfin, ont vu dans cette actualité une énième manière pour les personnages politiques du pays de détourner l'attention des Français de sujets comme le chômage, ou bien une polémique dérisoire au regard de l'enjeu sécuritaire posé par le terrorisme.

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