France

Violence conjugale : unanimité contre la décision de maintenir Jacqueline Sauvage en prison

Alors que la justice française a refusé sa demande de libération conditionnelle, Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, puis graciée, a su rassembler des soutiens de la droite à la gauche.

Malgré la grâce accordée début 2016 par le président François Hollande, la Française, qui a toujours dit qu'elle avait tué son mari parce qu'il l'avait battue et violée pendant des dizaines d'années, ne sortira pas de prison, a indiqué le procureur de Melun Béatrice Angelelli. Et pour cause, le tribunal d’application des peines s’est prononcé contre sa demande de libération conditionnelle.

Cette décision a suscité l’indignation, à commencer par celle de ses avocates Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini. Cette dernière a tempêté : «Faut-il être un terroriste, faut-il égorger des prêtres pour être libéré ?», faisant référence au placement d’Adel Kermiche, l’un des djihadistes de Saint-Etienne-du-Rouvray, sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique d'Adel Kermiche, l'auteur de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Sur les réseaux sociaux, certains se sont montrés exaspérés par l’argument, que d’autres ont repris.

L’indignation s’est rapidement répandue sur la toile, où une pétition réclamant «la libération immédiate de Jacqueline Sauvage» a récolté près de 4 000 signatures en à peine deux heures.

Une autre, réclamant la grâce de la Française au président de la République, lancée il y a plusieurs mois, avait obtenu plus de 400 000 soutiens.

De nombreux politiques indignés

Sur Twitter, les hommes et femmes politiques de tous bords sont montés au créneau contre la décision de la justice française.

Membre du Parti socialiste, la maire de Paris Anne Hidalgo a partagé son avis : «Battue, condamnée, non-libérée. Cette troisième peine est incompréhensible.»

Plus à gauche, le Secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a lui aussi fait part de son indignation.

Laurence Cohen, sénatrice PCF du Val-de-Marne, a quant a elle adopté un ton résolu : «Nous poursuivrons la bataille pour la libération de Jacqueline Sauvage.»

La présidente du groupe Les Républicains (LR) au conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a elle aussi tweeté : «Restons mobilisés.»

Jacqueline Sauvage a été condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après avoir vécu 47 ans d'enfer. Son fils s’était suicidé le jour avant le meurtre. Ses trois filles, qui auraient, elles aussi, été violées et battues, avaient témoigné à charge contre leur père au cours du procès. 

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