S'il n'a pas servi directement à financer les attaques, l'argent de l'Etat perçu par les terroristes leur a tout de même permis de subvenir à leurs besoins. Et même dans certains cas, un partie de ces sommes a été reversé sur des cartes à débit différé utilisées lors des attaques.
Salah Abdeslam, le dernier auteur présumé, vivant, des attentats de Paris, a même touché des aides de façon indue puisqu'il était co-gérant du bar Les béguines dans le quartier de Molenbeek, et en tirait un revenu. Il n'aurait donc pas dû toucher les 19 000 euros d'allocations que l'assurance chômage belge lui a pourtant versés.
Selon une enquête du Wall Street Journal, les terroristes impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles auraient ainsi bénéficié d'un total de 50 000 euros d'aides sociales. Pour le président de la Cellule de traitement des informations financière belge (CTIF) Philippe de Koster, il faudrait une meilleure coordination entre les services de renseignement et les services sociaux afin de ne pas verser d'argent à des «personnes suspectées de terrorisme ou suspectées de financer des activités terroristes».
Des lois inadaptées et un Etat-providence vulnérable
Une recommandation qui semble découler du bon sens mais les lois des pays de l'Union européenne ne permettent pas, à l'heure actuelle, de priver de ses allocations un personne suspectée de terrorisme. Le processus de radicalisation, par définition, précède le passage à l'acte, et à ce moment-là, l'individu n'est coupable de rien aux yeux de la loi.
Selon le Centre des études sur la sécurité et la criminalité financière de Londres, «l'Etat providence est vulnérable et susceptible de fournir des moyens financiers aux terroristes».
Les experts estiment par ailleurs, que l'organisation et la réalisation des attentats de Paris ont coûté environ 30 000 euros, soit dix fois plus que les attentats de Bruxelles, dont le coût estimé n'est que de 3 000 euros.