France

Le Conseil d'Etat rejette la demande de suspension de la vidéosurveillance de Salah Abdeslam

La plus haute juridiction française a estimé que la vidéosurveillance du djihadiste, qui a pris part aux attentats du 13 novembre 2015 ayant tué 130 personnes, était conforme à la loi. Le détenu estimait que celle-ci nuisait à sa liberté.

Ni la loi autorisant la vidéosurveillance de Salah Abdeslam, ni l'application de celle-ci ne portent une atteinte excessive à la vie privée du détenu, a estimé le Conseil d'Etat, jeudi 28 juillet.

Le jeune homme de 26 ans, seul membre encore en vie du commando islamiste responsable de la tuerie de novembre 2015 en Ile-de-France, avait saisi la plus haute juridiction administrative française dans le but d'obtenir un arrêt de sa mise sous vidéosurveillance. Il avait dans un premier temps déposé une demande à ce sujet auprès du tribunal administratif de Versailles, qui l'avait rejetée.

Détenu dans la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), Salah Abdeslam ne supporte plus, selon son avocate au Conseil d'Etat, la surveillance permanente des caméras se trouvant dans sa cellule, dans sa salle de sport et dans les lieux de l'établissement pénitencier où il a l'autorisation de se promener. «On est arrivé à un point de rupture. On ne peut pas vivre à 100% sous la surveillance de "Big Brother"», avait fait-elle valoir.

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Des conditions de détention sources de polémiques

Si Salah Abdeslam se plaint d'être surveillé de manière ininterrompue, le relatif confort dont il bénéficierait en prison a également fait l'objet d'une controverse.

Dans une lettre adressée au ministre de la Justice publiée sur Twitter, le député Thierry Solère (LR) s'était indigné de la mise à disposition d'une salle de sport pour le seul djihadiste, après s'être rendu à Fleury-Mérogis début juillet.                    

La visite de l'élu de droite en prison, durant laquelle il avait observé Salah Abdeslam depuis les caméras de vidéosurveillance, avait amené l'avocat du terroriste à porter plainte pour «atteinte à la vie privée» de son client.                                    

Le président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, Georges Fenech, avait lui aussi exprimé sa «colère» contre la démarche de son collègue.

Arrêté le 18 mars dernier à Molenbeek, une commune de l'agglomération bruxelloise, Salah Abdeslam a été incarcéré en raison de son implication dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris revendiqués par l'Etat islamique. Cette série d'attentats comprend une attaque-suicide à la bombe près du stade de France, à Saint-Denis, une fusillade dans les rues des Xe et XIe arrondissements de Paris et l'assaut sanglant de la salle de spectacle du Bataclan. Au total, 130 personnes sont mortes et 413 autres ont été blessées dans ces actes terroristes.