France

Attentat de Nice : l'imam de Nice signalé à la justice pour des propos qu'il conteste

Accusé d'avoir expliqué à un journal italien lors d'une interview au lendemain du drame de Nice que les attentats sont la faute des Français et de la laïcité, Abdelkader Sadouni dénonce un piège de l'extrême droite et envisage de porter plainte.

«Je tiens à rappeler avec force et catégoriquement tout mon attachement et mon adhésion au principe de laïcité portée par la Ve République dictée par la loi du 9 décembre 1905» écrit Abdelkader Sadouni, imam de la mosquée Attaqwa, dans le quartier des Moulins à Nice-Ouest, sur sa page Facebook. 

Au cœur d'une polémique depuis plusieurs jours, il est accusé d'avoir déclaré au journal italien Il Giornale quelques jours après l'attentat de Nice du 14 juillet «S'il y a des attentats, c'est la faute de la laïcité des Français.» Des propos qui lui ont valu d'être signalé à la justice : «Dès le 22 juillet [soit le lendemain de la parution de l'article italien], le préfet des Alpes-Maritimes a signalé cet article de presse au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Nice» peut on lire dans un communiqué de la préfecture.

Sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, les réactions ont été extrêmement virulentes à son égard suite à la parution de l'article italien, dont les extraits compromettants ont été traduits et repris sur certains blogs d'extrême droite. 

Contacté par RT France, Abdelkader Sadouni affirme avoir été piégé par le média italien et dit n'avoir jamais tenu les propos dont on l'accuse. Très remonté, victime de menaces, il envisage de porter plainte pour diffamation. «Le journaliste a inventé toutes ces phrases et a détourné mon propos. Je n'aurais jamais dis une chose pareille : ces propos sont monstrueux ! Et c'est totalement le contraire de ce que je pense de la laïcité ! Peut-être ne comprenait-il pas tout ce que je lui disais» déplore-t-il. L'imam accuse également le journal Il Giornale d'avoir menti sur son identité et de s'être fait passer pour le collaborateur d'un autre média. 

Une manipulation de l'extrême droite ?

Au téléphone et sur sa page Facebook, Abdelkader Sadouni dénonce un piège tendu par l'extrême droite. «Un groupe d'extrême droite a décidé de me harceler, de m'attaquer par des procédés fallacieux et diffamatoires. Je peux me tromper je peux commettre des erreurs comme tout être humain ! Mais jamais je ne pourrais cracher sur le symbole qui a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui» plaide-t-il. 

Pendant la campagne des élections régionales, l'imam avait vivement critiqué Marion Maréchal Le Pen. Selon Nice Matin, il avait porté plainte contre la candidate, alors en pleine bataille contre Estrosi, après qu'elle l'avait accusé d'islamisme. Qualifiant Il Giornale de journal d'extrême droite, Abdelkader Sadouni estime que la déformation de ses propos est dans la même lignée d'attaques gratuites et diffamatoires.