«Une femme est comme une perle dans un coquillage. Si on la montre, elle crée des jalousies. Ici, la femme sans voile est comme une pièce de deux euros. Visible par tous, elle passe d’une main à l’autre», a déclaré Hani Ramadan, qui s'exprimait devant une classe d'élèves de 15 à17 ans dont un des auditeurs a rapporté ces propos au journal Le Temps.
Il est intervenu il y a quelques jours au Centre de la transition professionnelle à Genève à l'invitation d'une enseignante qui était désireuse d'agir contre des remarques désobligeantes sur l’identité, la couleur de peau ou l’appartenance religieuse entendus au sein de sa classe. «Je suis inquiète de ce que mon enfant m’a raconté. Hani Ramadan a comparé les femmes voilées à des perles protégées dans des coquillages, et les femmes non voilées à des euros qui passent d’une poche à l’autre», a réagi une mère.
L’enseignante «convoquée par sa direction»
Le Centre de conseils et d’appui pour les jeunes en matière de droits de l’Homme (Codap) qu'a contacté l'enseignante a envoyé un premier intervenant pour parler de laïcité qui aurait conseillé d'inviter Hani Ramadan. Le Département de l’instruction publique (DIP) a qualifié la venue du controversé petit-fils d'Hassan el-Banna, fondateur en Égypte des Frères musulmans, d'«initiative isolée». L’enseignante, de «bonne réputation [...] a été convoquée par sa direction pour un entretien de service», a déclaré le porte-parole du DIP, Pierre-Antoine Preti.
Hani Ramadan est connu du DIP qui l'a exclu de l’instruction publique en 2003 pour violation de son devoir de fidélité et de l’incompatibilité de ses fonctions ecclésiastiques avec le principe de laïcité. «Le DIP déplore la présence d’Hani Ramadan face à des élèves. D’abord, en raison de l’histoire de cette personne avec l’institution. Ensuite, à cause du rapport de Hani Ramadan au fait religieux. Hani Ramadan étant connu comme un prédicateur militant en faveur d’une conception particulière de l’islam, cette intervention unilatérale face à des élèves dans un cadre scolaire n’est pas compatible avec l’approche neutre et scientifique du fait religieux», a tenu a clarifier le porte-parole.
Le frère de Tariq Ramadan avait déjà provoqué une vive polémique en estimant la lapidation légitime même si difficilement applicable en cas d'adultère.