France

Affaire Sandra Bertin : le procureur de Nice ouvre une enquête préliminaire pour «abus d'autorité»

Le procureur a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire afin de vérifier les propos de la policière municipale, qui accuse le ministère de l'Intérieur d'avoir fait pression sur elle pour modifier son rapport après l'attentat de Nice.

Responsable du Centre de supervision urbain de Nice, Sandra Bertin est au cœur d'une polémique nationale depuis qu'elle a accusé, dimanche 24 juillet, un responsable du ministère de l'Intérieur de lui avoir demandé de corriger des éléments de son rapport sur l'attentat meurtrier de Nice du 14 Juillet. Niant ces allégations, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait savoir le jour même, qu'il porterait plainte contre la policière municipale pour diffamation, et a enjoint celle-ci à «donner le nom» de l'individu mis en cause.

Le lendemain, France Info et Europe 1 ont affirmé que Sandra Bertin n'avait pas été en contact avec un membre du cabinet du ministre de l'Intérieur, mais avec la direction centrale de la sécurité publique. Le magazine Marianne a même précisé qu'il s'agirait d'une commissaire.

Le procureur affirme disposer de tous les éléments pour démêler le vrai du faux

Mardi 26 juillet, le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a déclaré à l'AFP qu'il venait d'ouvrir une enquête préliminaire, pour savoir si les accusations «d'abus d'autorité» formulées par la responsable de la vidéosurveillance niçoise étaient fondées. L'abus d'autorité, a indiqué le magistrat, peut  sanctionner un individu détenteur d'une autorité, tel qu'un responsable d'un ministère, ayant donné des instructions contraires à la loi.

Le procureur répond ainsi au signalement déposé le 25 juillet par Sandra Bertin à ce sujet, mais aussi à un signalement émis conjointement par le maire Les Républicains (LR) de Nice, Philippe Pradal, et par le président de la métropole Nice Côte d'Azur, Christian Estrosi.

Jean-Michel Prêtre a fait savoir qu'il disposait à présent de tous les éléments pour faire la lumière sur cette affaire, et notamment du nom de la personne ayant contacté par téléphone Sandra Bertin depuis Paris.