France

Val d'Oise : selon l'expertise, il n'y pas eu de violences, Adama Traoré souffrait d'une infection

L'autopsie de l'homme de 24 ans, dont le décès le 19 juillet a déclenché des échauffourées dans le Val d'Oise, montre qu'il souffrait d'une «infection très grave» et n'a pas subi de violences, a annoncé le parquet, le 21 juillet.

«Il avait une infection très grave», «touchant plusieurs organes», a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, ajoutant que le médecin légiste n'avait pas relevé de «traces significatives de violence».

Des «égratignures» ont été constatées, «mais rien de significatif», a-t-il ajouté.

La cause de la mort d'Adama Traoré, 24 ans, «semble être médicale chez un sujet manifestement en hyperthermie au moment où il a été examiné par les services de secours», a poursuivi le magistrat.

L'autopsie montre, selon le procureur, que «manifestement cette personne n'aurait pas subi des violences, comme certains membres de sa famille ont pu le dire».

Des examens complémentaires, notamment bactériologiques et toxicologiques, seront ordonnés pour avoir un «panel d'examens absolument complet».

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a annoncé qu'il allait enquêter sur les circonstances de ce décès. «Un seul objectif doit prévaloir, partagé par toutes les personnes impliquées : la recherche de la vérité», indique dans un communiqué Jacques Toubon, qui «lance un appel solennel au calme».

Pour la deuxième nuit consécutive, des violences ont eu lieu dans celle du 20 au 21 juillet à Persan et Beaumont-sur-Oise, après la mort d'Adama Traoré, au cours de son interpellation. Une mort que ses proches qualifient de «bavure».

Un appel à manifester contre la violence policière et le racisme en France a été lancé, dans la lignée du mouvement «Black Lives Matter» qui a connu un essor très important depuis quelques années.

Le soir même du décès d'Adama Traoré, dans la nuit du 19 au 20 juillet des affrontements entre les forces de l’ordre et la jeunesse des villes de Beaumont-sur-Oise et de Persan avaient eu lieu.

Plusieurs dizaines de jeunes hommes sont descendus dans les rues de Beaumont-sur-Oise et de Persan d et se sont livrés à des dégradations, des incendies volontaires et des tirs d’armes à feu, potentiellement au plomb, à l'encontre des forces de gendarmerie, après le décès de leur ami.

Au moins six policiers avaient été blessés dans les échauffourées.