France

Vers un mouvement «Black Lives Matter» à la française ? La mort d’Adama Traoré suscite la révolte

Un appel à manifester contre la violence policière et le racisme en France a été lancé. Entre temps, l'autopsie a révélé que le jeune homme décédé souffrait d'une infection grave et qu'il n'y avait pas eu de violences lors de son interpellation.

Les gendarmes assuraient depuis le 19 juillet qu'Adama Traoré, 24 ans, était mort des suites «d’un malaise» dans le véhicule qui le transportait vers la gendarmerie après son interpellation, mais les proches du jeune homme décédé ont toujours contesté cette version des faits.

Lire aussi : Nouvelle nuit de violences dans le Val-d'Oise (PHOTOS, VIDEOS)

Pourtant, le 21 juillet, l'expertise médicale a rendu son verdict, confirmant l'absence de traces de violences sur le corps du jeune homme et révélant par ailleurs que ce dernier souffrait d'une «grave infection».

Sur les réseaux sociaux, un appel à venir «marcher contre la négrophobie d’Etat» le 23 juillet à 14h à Paris a été lancé autour du hashtag #BLMFrance. 

Symboliquement, le rassemblement rejoindra l’ambassade des Etats-Unis, pays dans lequel deux Afro-américains, Alton Sterling et Philando Castile, sont morts lors d’interventions de la police début juillet.

Si les activistes n'hésitent pas, sur la toile, à dénoncer le racisme voire même à parler de «purge sociale», la police évoque de son côté un accident médical, thèse qui semble se confirmer selon les experts médicaux ayant procédé à l'autopsie.

D'après les policiers, Adama Traoré aurait fait un malaise «pendant le trajet dans le véhicule» vers la gendarmerie, après son interpellation à Beaumont-sur-Oise le 21 juillet vers 18h, a indiqué le procureur de la République de Pontoise, ajoutant que l’intervention des pompiers n’avait pas suffi à le ranimer. L'homme était suspecté dans une affaire d'extorsion de fond, a fait savoir le procureur, ajoutant qu’aucune «trace de coups» n’avait été retrouvée.

Après la mort du jeune homme, des émeutes ont éclaté dans le Val d'Oise, où plusieurs policiers ont été blessés. Plusieurs interpellations de manifestants ont été menées pour des faits «d'attroupements armés, incendies volontaires et jets d'objets incendiaires sur les forces de l'ordre», a indiqué le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise, Jean-Simon Mérandat.

Les hommage affluent autour du hashtag #AdamaTraore

Si une enquête plus poussée devra déterminer les circonstances précises de la mort d'Adama Traoré, les internautes n'ont pas attendu avant de faire part de leur tristesse et parfois, de leur révolte.

Des personnalités comme l'acteur français Omar Sy ont participé à l'hommage virtuel.

 

Le rappeur Dosseh a lui déclaré : «Je suis Adama Traoré.»

 

L’avocat et président de la Ligue de défense judiciaire des musulmans Karim Achoui a indiqué qu’il assisterait «la famille d'Adama Traoré dans sa quête de la vérité, de la justice suite au décès de leur proche».