Vendredi 15 juillet
Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti a demandé à François Hollande d’arrêter d’être «naïf» et imposer «un état d’urgence permanent».
«Pourquoi François Hollande a-t-il dit hier qu'il levait l'état d'urgence ? Nous devons être dans un état d'urgence permanent, tant que la menace est permanente. Il faut que les contrôles aux frontières soient maintenus», a-t-il expliqué au micro de France Info.
Le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, a réclamé la mise en place de mesures urgentes, évoquant la «guerre totale».
«C’est une guerre totale. Il faut prendre une batterie de mesures beaucoup plus fortes [et] que j’ai déjà proposées à maintes reprises. Pour gagner cette guerre, nous avons besoin de moyens considérables mais la France ne se les donne pas. La contradiction de ce gouvernement est qu’il reconnaît l’intensité de la menace mais il ne décide pas de mettre en place les protections. Qu’est-ce qu’on attend ? J’ai l’impression que l’on prend les Français pour des imbéciles. Il faut prévoir l’arrestation préventive des individus fichés S les plus dangereux, mettre en place un cour de sûreté de l’Etat pour des procédures judiciaires accélérée […] Nous n’avons pas les moyens de gagner cette guerre totale aujourd’hui», a-t-il souligné.
Alors que certains hommes politiques critiquent les services de renseignement, le député socialiste Sébastien Pietrasanta déclare, pour sa part, qu’il était «quasiment impossible d'appréhender avant son passage un individu qui prend un camion et qui fonce sur une foule».
«Il est en outre impossible de protéger tous les lieux où se réunissent les Français», a-t-il affirmé.
En ce qui concerne l'état d'urgence et le redéploiement renforcé des militaires de Sentinelle, Sébastien Pietrasanta a applaudi la décision du président. «On avait besoin d'une réponse forte de l'Etat», a-t-il conclu.
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La décision du président François Hollande d’allonger l’Etat d’urgence a été fortement critiquée par Georges Fenech, qui considère cette mesure comme seulement «rassurante».
«La prolongation de l'état d'urgence et le maintien de l'opération militaire Sentinelle, annoncés vendredi par le président François Hollande après l'attentat de Nice, démontrent «l'impuissance» de l'exécutif face à la menace djihadiste», a-t-il précisé.
«L'état d'urgence ne règle rien. Ça rassure, c'est tout. La force Sentinelle ne règle rien non plus. C'est psychologique», a-t-il poursuivi.
«Après Charlie Hebdo et le Bataclan à Paris, Nice vient d’être la cible d’une attaque terroriste épouvantable. C’est une horreur absolue et cette fois elle a aussi enlevé la vie à des enfants. Je présente toutes mes condoléances aux familles et aux proches des victimes, tout mon soutien aux blessés. Mes pensées vont aussi vers les policiers, gendarmes, militaires, forces de secours qui sont intervenus dans des conditions extrêmement difficiles. Nous sommes en guerre contre la barbarie. Cette barbarie frappe la France, elle a aussi frappé dans de nombreux pays. C’est un combat sans relâche», a écrit Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, rapporteure générale du budget.
Certains hommes politiques proposent des solutions assez «simples» qui auraient pu aider à éviter l’attaque. Henri Guaino est de ceux-là.
«On me dit c'est difficile d'arrêter un camion. Mais s'il y avait eu des barrages et s'il les avait franchis... On a décrété l'opération Sentinelle, nous avons normalement sur le terrain des militaires armés d'armes de guerre. Eh bien à la guerre, on peut arrêter un char de 30 tonnes en pleine course ! […] Il suffit de mettre à l'entrée de la Promenade des Anglais un militaire avec un lance-roquette et puis il arrêtera le camion de 15 tonnes, voilà c'est tout ! Sinon, c'est pas la peine d'utiliser des militaires», a-t-il expliqué.
Le président de la commission d’enquête sur les attentats, George Fenech, a déclaré que les forces de l’ordre étaient au courant de la possibilité d'attentats commis avec des véhicules.
«Le patron de la DGSI, Monsieur Calva, nous avait dit : on risque maintenant des attentats avec des véhicules, des véhicules piégés. Nous le savions. Alors, bien entendu, le risque zéro n'existe pas. Mais il y a un minimum de choses que l'on doit impérativement mettre en oeuvre pour éviter ce genre de terroristes : il y a eu Mohamed Merah, celui du Thalys, celui de Saint-Quentin Falavier, ce sont des individus isolés qui passent à l'acte. Tous ces individus, nous les connaissions auparavant et nous n'avons pas été en mesure de les empêcher d'agir. Attendons l'enquête, mais on sait déjà que c'était un petit délinquant, attendons de voir quel est son parcours. Tous les auteurs des attentats depuis janvier 2015 étaient connus de nos services. Je crois qu'il faut véritablement passer la vitesse supérieure», a-t-il précisé dans une interview accordée à France Info.
L'ancien maire de Nice et président de la région PACA Christian Estrosi est toujours sous le choc face aux scènes d'horreur qui ont marqué la ville dont il a été longtemps le maire.
«Des questions devront trouver des réponses, comme combien de policiers nationaux sécurisaient l’événement», a-t-il déclaré dans une interview à France Info, mettant en cause les effectifs de police alloués pour la sécurisation du feu d'artifices du 14 juillet.
«Il y aura des réponses à apporter, la lumière doit être faite au plus vite», a-t-il souligné.
Jean-Luc Mélenchon a réagi dans un message publié sur son compte Facebook :
«On aurait voulu que ce soit juste l’été et ses soirées dans la nuit douce. Juste un 14 Juillet avec ses bals des pompiers et ses feux d’artifice, et aussi le bruit des choses simples. Et voilà le retour d’un de ces absurdes assassins, les cris et la mort».
Les candidats à la primaire de droite se sont aussi exprimés après cette sordide attaque. La candidate Nathalie Kosciusko-Morizet a appelé à la lutte, François Fillon, pour sa part, a fait part de l’horreur qu’il a ressentie dans la nuit du 14 au 15 juillet.
Tôt dans la matinée, Marine le Pen a également présenté ses profondes condoléances sur Twitter et appelé à la «guerre contre le fléau du fondamentalisme islamiste» sur le site officiel du Front National.
«La guerre contre le fléau du fondamentalisme islamiste n’a pas commencé, il est urgent maintenant de la déclarer. […] A la sidération et la compassion doivent désormais s’ajouter l’action, les nécessaires mesures de prévention et de répression, et la détermination la plus totale à éradiquer le fléau du fondamentalisme islamiste. C’est ce jour la volonté profonde du peuple meurtri de France, je mettrai toute mon énergie à ce qu’elle soit entendue et les combats enfin menés», a-t-elle écrit.
Toute la classe politique française ont exprimé leurs condoléances sur Twitter dès les premières heures qui ont suivi l’attentat, le qualifiant de «pire drame de l’histoire de Nice».
Après le discours du président de la République, qui a souligné que «le caractère terroriste de l’attaque ne pouvait pas être nié» et que la France se trouvait «sous la menace du terrorisme islamiste», Twitter a été submergé par les condoléances.
Parmi les premiers à transmettre leurs sincères condoléances aux familles concernées, on trouve l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, et la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal.
Les députés, ainsi que les chefs de partis politiques ont également fait part de leur soutien.