14 000 selon la police, 55 000 selon les syndicats. Ce sont les chiffres officiels pour une manifestation qui s'est déroulée sans heurts majeurs, le cortège étant encadré par un important dispositif policier.
Il fallait ainsi franchir de multiples barrages de police pour accéder à la place de la Bastille, point de départ du défilé, et tout le parcours était balisé et sécurisé, la police bloquant chaque rue adjacente.
27 personnes ont ainsi été interpellées aux points de filtrage avant même d'avoir pu atteindre la place de la Bastille et, au total, les forces de l'ordre ont interpellé 41 personnes, dont une qui est suspectée d'avoir participé à l'incendie d'un véhicule de la RATP en marge de la manifestation du 14 juin.
Le ministre de l'Intérieur s'est félicité d'une manifestation «sans casse ni violence». Bernard Cazeneuve a par ailleurs salué «l'esprit de responsabilité» des syndicats «qui ont coopéré avec les préfets de manière à permettre le bon déroulement de ces manifestations».
La manifestation a toutefois connu quelques moments de tension, notamment près de la gare d'Austerlitz où des personnes cagoulées et habillées en noir tentaient d'arracher les protections en bois aggloméré des abribus.
Le parcours avait en effet été sécurisé par les autorités et les correspondants de RT France sur place ont pu constater que de nombreux commerces avaient protégé leurs vitrines à l'aide de bardages de bois.
Plus tard, des personnes cagoulées et masquées sont parvenues à renverser une borne de recyclage de verre afin d'en récupérer les bouteilles et d'en faire des projectiles.
L'affrontement avec les forces de l'ordre, qui bloquaient régulièrement la progression du cortège en formant des nasses, comme l'a constaté un reporter de RT, n'a pas manqué de se produire. Les gendarmes mobiles ont alors chargé. Charges qui du reste ont été peu nombreuses, et seules quelques grenades de désencerclement ont été utilisées.
En marge de la manifestation, la police a également bloqué une centaine de personnes à la Bourse du travail, près de la place de la République. La préfecture de police a précisé que le groupe avait été «encadré pour éviter tout départ en cortège [d'une] manifestation non déclarée».
Cette mesure préventive des autorité a bien failli créer une manifestation spontanée d'envergure : vers 18h, la situation était encore tendue place de la République, avec quelques échauffourées provoquant l'arrivée de nombreux renforts policiers, alors que le dispositif anti-émeute déjà déployé y était imposant.
Pendant ce temps, le projet de loi travail continue sa navette parlementaire. Et le Sénat a adopté une version durcie du texte législatif. Comme attendu, les députés et les sénateurs ont échoué à s'accorder sur une version commune. Le projet reviendra donc à l'Assemblée nationale pour une nouvelle lecture le 5 juillet prochain. Le gouvernement n'exclut pas de recourir à nouveau à l'article 49.3 de la Constitution qui permet de faire passer une loi sans recourir au vote des députés.