Rien que sur Facebook, la vidéo a déjà été visionnée plus de sept millions de fois en quelques jours. Postée le samedi 21 mai sur la page «émeute nantaise», les images datent probablement du mardi 3 Mai, lors des débordements de la manifestation contre la Loi Travail à Nantes.
Sur les images, le CRS est seul face à des manifestants. Dans une atmosphère visiblement tendue, il lance une grenade lacrymogène pour disperser le groupe, sans succès. «C'est quoi ça fils de pute? Allez c'est filmé, fais le chaud !», peut-on entendre alors que le policier sort sa matraque pour repousser les manifestants. Quelques secondes plus tard, plusieurs individus lui assènent coups de pied, coups de poing et coup de barre de fer. Le policier finit par tomber puis commence à se faire lyncher au sol par six manifestants. Alors qu'il perd son casque, ses agresseurs continuent de le frapper, jusqu'au moment où la vidéo s'arrête brutalement.
Des internautes divisés
Dans les commentaires de la page Facebook et sur Youtube, les avis divergent. Certains internautes semblent se réjouir du sort réservé au policier: «Bravo de l'avoir calmé» «que ça serve de leçons aux CRS de France, Valls n'a qu'a bien se tenir». Sur Twitter aussi, certains s'interrogent sur l'action du policier, qu'ils jugent inconsciente:
Mais le plus grand nombre des commentateurs s'insurgent contre ces agissements, et réclament que les auteurs de l'agressions soient jugés sévèrement.
Un lycéen mis en examen
Après l'agression, un lycéen de 18 ans a d'ailleurs été mis en examen pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique». Mais le garçon, dont le casier judiciaire est vierge, a reconnu lors de son audition avoir fait chuter le policier mais nie lui avoir porté des coups.
La victime est un commandant de police, âgé de 51 ans. Il a eu le nez cassé, sept points de suture sur l'arrière du crâne (plaie occasionnée par la barre de fer) et huit points de suture sur le nez.
Depuis le début du mouvement social contre le projet de Loi Travail, de multiples incidents émaillent les cortèges et les manifestations, s'en prenant particulièrement aux policiers. Le 17 Mai, une voiture de police était incendiée, et le même jour, un cockail molotov était jeté sur les forces de l'ordre. Depuis le début des manifestations, plus de 350 policiers et gendarmes ont été blessés selon le ministère de l'intérieur. Une montée en puissance de la violence qui avait conduit les syndicats de policiers à organiser une manifestation contre «la haine anti-flic» place de la République le 18 mai dernier.