France

Alain Finkielkraut expulsé de la place de la République : la classe politique française indignée

Les images du philosophe Alain Finkielkraut traité de facho et chassé de la place de la République dans la nuit du 16 au 17 avril par des participants au mouvement «Nuit Debout», ont suscité l'indignation de nombreux hommes politiques.

L'académicien, souvent taxé de «néo-réac» par plusieurs de ses détracteurs a été pris à partie par quelques individus, au pied de la statue de la République, selon les vidéos amateurs circulant sur les réseaux sociaux.

On y entend: «Casse-toi, sale facho», «Allez, bouge, bouge», «Dégage». Le polémiste, furieux, répond : «Fasciste !», hurle «Gnagnagnagnagna, pauvre conne» à une femme, avant de tourner les talons. En quittant la place, il lance : «Ça va, je me fais insulter, je peux répondre aussi.»

Juste après les faits, Alain Finkielkraut a expliqué avoir été «expulsé d'une place où doivent régner la démocratie et le pluralisme, donc cette démocratie c'est du bobard, ce pluralisme c'est un mensonge».

Le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti et la députée Front national (FN) Marion Maréchal-Le Pen ont tous deux estimé que Nuit Debout avait montré son «vrai visage» : «celui de la haine et de l’intolérance». «Place de la République, on dénonce la discrimination, la précarité et l’oligarchie, on prône l’humanisme, le dialogue et une nouvelle démocratie mais dans un entre-soi que rien ne saurait venir perturber», a dénoncé le Président du conseil départemental des Alpes-Maritimes. 

D'autres élus LR, comme Valérie Boyer, ont ironisé sur les débats à la mode Nuit Debout : «Ecouter religieusement #Varoufakis, injurier #Finkielkraut, la tolérance selon la gauche», alors que le même soir, l'ancien ministre grec des Finances s'est exprimé devant l'Assemblée générale, pour lui apporter son soutien. De son côté, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignant a exprimé ouvertement son soutien à Alain Finkielkraut. 

La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé sur BFMTV que la place de la République devait être accessible à tout un chacun sans qu'il ait a subir ce genre d'accueil, tout en condamnant «absolument» la façon dont l'écrivain, avec qui elle n'est «pas toujours d'accord », avait été traité. Elle est pour l'heure, la seule membre du gouvernement à s'être exprimée sur le sujet. 

Le député PS de l'Essonne, Julien Dray, a estimé quant à lui sur iTélé que «chasser» le philosophe de la Nuit Debout n'était «pas une bonne chose».

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