France

Faut-il s’étonner de la perquisition à la Société générale ?

Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) ont perquisitionné le siège social de la Société générale mardi 5 avril, alors que la banque française baigne en plein scandale des «Panama papers».

La Société générale, en raison de l’ouverture de 979 sociétés offshore pour certains de ses clients, figurant au top 5 du cabinet panaméen Mossack Fonsaca des banques qui ont créé le plus grand nombre de sociétés par son intermédiaire, a été perquisitionnée.

Plusieurs fichiers informatiques auraient été également saisis dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier pour soupçons de blanchiment.

Selon un avocat fiscaliste, si l’implication de la Société générale dans le processus d’évasion fiscale est prouvée, la banque pourrait être contrainte de rembourser jusqu’à 60% du montant du plus gros dépôt réalisé en offshore au cours des dix dernières années.

L’ancien trader de la banque, Jérôme Kerviel, avait vu les enquêteurs du OCLCIFF arriver de près, puisque le 4 avril, la veille de la perquisition, il avait souhaité sur son compte Twitter «une bien belle semaine à la Société générale», avant de rectifier qu'il pensait que «finalement» cette semaine allait être «bien pourrie».

Par ailleurs, avant que la perquisition de la banque ne soit révélée aux médias, le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, avait tonné sur France Info : «Il faut mettre la Société générale sous tutelle.»

L’affaire des «Panama papers» révèle également la supercherie mensongère à la commission d’enquête sénatoriale sur l’évasion des capitaux de la banque française, dont le directeur général, Frédéric Oudéa, avait déclaré sous serment que la Société générale ne se trouvait dans aucun «soi-disant paradis fiscal».

«La Société générale avait promis de changer, elle administre encore des dizaines de sociétés écran dans les paradis fiscaux», a souligné Jérôme Kerviel. Ainsi, ce qui devait arriver à la banque française est arrivé.