France

Retour en images sur les manifestations contre la loi travail en France, plus de 170 interpellations

Les manifestations contre le projet de loi travail, moins importantes que les précédentes mais tout aussi violentes, ont de nouveau dégénéré le 5 avril, avec des violences à Paris et en province. Au total, plus de 170 personnes ont été interpellées.

La plupart des personnes interpellées ont été relâchées et seules 11 étaient toujours en garde à vue en fin d'après-midi le 5 avril. 23 800 personnes ont manifesté dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, soit moins que lors des précédentes journées de mobilisation organisées par les seuls mouvements de jeunesse. Les 17 et 24 mars, les autorités avaient recensé respectivement 69 000 et 43 000 manifestants.

Plusieurs incidents ont éclaté dès la matinée. A Paris, dans un premier cortège, les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, puis chargé à plusieurs reprises pour disperser des groupes de jeunes qui jetaient des projectiles, scandant «police partout, justice nulle part».



Le ministère de l'Education nationale a recensé 34 lycées bloqués, contre quelque 170 le 24 mars, sur les 2 500 que compte la France. Un chiffre très éloigné de celui de l'Union nationale lycéenne (UNL), qui en a répertorié 150.





A Levallois-Perret, près de la capitale, le hall du lycée Léonard-de-Vinci a été «détruit» par un incendie volontaire, selon le ministère, qui a annoncé l'ouverture d'une enquête.

A Rennes, où selon la préfecture un bon millier de personnes ont défilé, des manifestants ont envahi les voies ferrées près de la gare, obligeant la SNCF à interrompre le trafic, pour la troisième fois en trois semaines. Des heurts ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre.



A Lyon, les manifestants étaient 1 400, selon la police, et prévoyaient de passer une «Nuit debout» en centre-ville, sur le modèle des rassemblements parisiens. Une partie des manifestants sont allés jusqu'à Villeurbanne, où se trouvait le patron du Medef Pierre Gattaz, pour le Printemps des Entrepreneurs. Bloqués aux abords du site, certains ont jeté des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre.

Des mobilisations de quelques centaines de personnes ont également eu lieu dans la plupart des autres grandes villes françaises comme Nantes, Lyon et Grenoble.

Le défilé officiel parisien, mené par Jean-Claude Mailly (FO), Philippe Martinez (CGT), William Martinet (Unef) et des représentants des organisations lycéennes, a relié dans l'après-midi Bastille à Denfert-Rochereau. Quelques 3 200 à 3 400 personnes y ont pris part, selon la préfecture de police.

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