France

#PermisDeTuer : 15 000 signatures contre le renforcement de la légitime défense pour la police

La pétition sous le nom «une Urgence : dire non au #PermisDeTuer», vise à montrer aux parlementaires français les dangers de l'extension du cadre de la légitime défense pour les policiers.

Lancée il y a six jours sur le platforme Change.org, cette pétition a déjà recueilli plus de 15 000 signatures. Ses auteurs soulignent que le gouvernement souhaite désormais inscrire la présomption de légitime défense pour les policiers dans la loi.

«Si cette loi passe, tout policier qui aurait tué une personne serait considéré a priori en situation de légitime défense, sans être inquiété par la justice», expliquent-ils.

Ces militant représent les collectifs «Stop le contrôle au Faciès» et «Urgence notre police assassine» et veulent que le Parlement entende les voix des familles de personnes décédées au cours ou des suites d’une interpellation.

Parmi eux, Amal Bentounsi, dont le frère a été tué d’une balle dans le dos par un policier à Noisy-le-Sec en 2012. Le policier insistait avoir agi dans le cadre de la légitime défense. Le 15 janvier dernier, il a été acquitté.

Amal Bentounsi avertit que «un policier qui n’est plus justiciable est une menace pour la démocratie». «Et dans une République qui vient d’autoriser le port d’arme hors service, on ose à peine en imaginer les risques», a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse.

Si aujourd'hui 15 familles par an perdent un proche entre les mains de la police en France, les militants sont sûrs que avec cette réforme les chiffres augmenteront, a expliqué Amal Bentounsi à RT France: «Aujourd'hui c'est la version policière qui prime et on ne la met jamais en question. Mais ils ne sont pas tous de super-héros. Ce sont des hommes et des femmes qui peuvent aussi commettre des faits très graves et il faut savoir les condamner».

«N'importe qui d'entre nous pourrait être en danger face à un policier qui ne respecte pas le code de déontologie», a-t-elle ajouté, en indiquant l'importance d'en avertir l'opinion publique et les parlementaires.

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En même temps, les politiciens et les partis politiques ne sont pas prêts à s'opposer à cette réforme, a dit Amal Bentounsi. «On a un sentiment qu'en France aujourd'hui quand on s'attaque à des policiers, quand on dénonce des policiers pour ces faits qui sont très graves, ces faits d'actes de barbarie et de violence, on a l'impression d'être nié, d'être méprisé de la part des politiciens. On a l'impression qu'ils n'ont pas envie de nous entendre et que ce soit un sujet délicat», a-t-elle souligné, en remarquant que le syndicat policier demande cette réforme depuis 2012 et profite de l'état d'urgence pour la faire passer.