France

Pour Jean-Luc-Mélenchon, la situation sous Sarkozy était meilleure qu'aujourd'hui

Le leader du Front de gauche a encore une fois tiré à boulets rouges sur la politique de François Hollande et de son gouvernement. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, il estime que la situation économique et sociale s'aggrave.

Comme à l'accoutumé, les termes dépréciatifs n'ont guère manqué à Jean-Luc-Mélenchon pour disqualifier la politique actuelle des socialistes.

Selon l'ancien sénateur du Parti socialiste «sur tous les marqueurs de l'époque - et au premier rang le chômage - la situation est pire que sous Sarkozy. Quant aux dommages moraux, ils sont vertigineux. François Hollande est le nom de toutes nos misères et de toutes nos désillusions», affirme-t-il sans détour. Avant d'ajouter  : «Aujourd'hui, les gens n'ont plus de repères politiques : pour eux, droite et gauche sont deux blocs faisant la même politique».

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«Maintenant que tous les dégoûtés sont partis, il ne reste que les dégoûtants»

Le cofondateur du Front de gauche, n'a pas hésité à commenter la récente démission de Christiane Taubira. «Maintenant que tous les dégoûtés sont partis, il ne reste que les dégoûtants» a-t-il dit en substance. Une allusion faite aux désaccords politiques majeurs qui ont opposé l'ex-garde des Sceaux au Premier ministre Manuel Valls. A plusieurs reprises, le président de la République avait dû intervenir pour réaffirmer la position de l'exécutif comme ce fut dernièrement le cas, lors du débat sur la déchéance de la nationalité. Au sujet de la prolongation de l'état d'urgence, il estime que si celui-ci «était pleinement justifié dans les premières heures» suivant les attentats du 13 novembre dernier à Paris, «dans la durée, cela fait reculer nos libertés collectives, sans aucun gain en termes de sécurité», a-t-il déploré. Pour faire part de son opposition à tel projet, l'ancien ministre a battu le pavé à Paris avec des milliers d'autres manifestants réclamant la fin de cette mesure

L'idée d'une primaire à gauche définitivement enterrée 

Si les frondeurs du Parti socialiste veulent à tout prix organiser une primaire la plus large possible à gauche, Jean-Luc Mélenchon a déjà rejeté l'idée d'y participe. «Hollande et Sarkozy comptent qu'il n'y ait pas de vrai deuxième tour grâce à la peur de Le Pen. Ils voudraient bien qu'il n'y ait pas de premier tour non plus grâce au vote utile dans les primaires» explique-t-il tout en niant l’existence d'un projet d'«alternative à Hollande» avec les ministres sortants. 

La déclaration de Jean-Luc Melenchon intervient une semaine après la tenue du premier sommet internationaliste intitulé «Pour un plan B en Europe». Lors de cet événement, il avait alors, avec quelque-uns de ses partenaires européens, égratigné la politique économique menée par François Hollande et Angela Merkel. 

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