Nommé ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Lecornu II, Édouard Geffray n’a pas mâché ses mots lors de son premier entretien sur France Inter, évoquant une situation « extrêmement inquiétante ».
Soulignant une crise scolaire marquée par des faiblesses académiques, des inégalités croissantes et des enjeux de santé pour les élèves, il fixe trois priorités tout en justifiant les choix budgétaires controversés pour 2026. Il doit aussi composer avec la défiance des syndicats qui se sont déjà mobilisés à la rentrée de septembre.
Un constat alarmant et des mesures contestées
Édouard Geffray dresse un tableau sombre de l’école française, en crise sur trois fronts : un niveau scolaire en berne, des inégalités sociales et scolaires persistantes, une santé physique et psychique des élèves préoccupante. Pour y répondre, il annonce un renforcement de la formation des enseignants, avec des concours accessibles dès bac +3 et 8 800 postes de stagiaires prévus dans le projet de loi de finances (PLF) 2026.
Il mise aussi sur le recrutement de psychologues et d’infirmières scolaires, malgré des postes de médecins vacants. Face aux 4 000 suppressions de postes d’enseignants prévues, le ministre invoque une baisse démographique d’un million d’élèves en primaire et maternelle entre 2018 et 2028, affirmant qu’« il n’y a plus d’enfants » dans certaines zones.
Il promet une moyenne historique de 21 élèves par classe dans le premier degré en 2026. Cependant, les syndicats, comme SE-Unsa, relativisent : cette baisse masque des disparités régionales et ne résout pas les effectifs élevés au collège et lycée.
Sur X, la revue en ligne spécialisée sur l’éducation « Café Pédagogique » s’interroge sur l’annonce du ministre de vouloir baisser le nombre d'élèves par classe en interrogeant : « En supprimant des postes ? ».
Le ralentissement des recrutements d’AESH (1 200 en 2026 contre 2 000 en 2025) suscite également des critiques, Geffray reconnaissant des contraintes budgétaires et un manque d’attractivité du métier. Considéré comme le successeur de Jean-Michel Blanquer, ministre très critiqué par les syndicats, le nouveau ministre devrait rapidement faire face à des mouvements sociaux.