En pleine tempête politique, Sébastien Lecornu, chargé par Emmanuel Macron d’« ultimes négociations », s’est exprimé depuis Matignon pour apaiser les tensions. Insistant sur un consensus émergent pour un budget 2026 avant fin décembre, il prône l’exemplarité en supprimant les indemnités ministérielles controversées, tout en évitant le sujet brûlant des retraites.
Une lueur d’espoir pour un budget avant la fin de l’année
Mercredi 8 octobre à 9h30, Sébastien Lecornu a pris la parole dans la cour de Matignon, vantant une « bonne nouvelle » : « J’ai de bonnes raisons de vous dire que […] l’ensemble des consultations que j’ai pu avoir avec Mme Braun-Pivet, M. Larcher, avec l’UDI, LIOT, les Républicains, Place publique, le MoDem, Horizons, Renaissance et d’autres, [montre] une volonté d’avoir pour la France un budget avant le 31 décembre ».
Cette convergence, selon lui, « éloigne les perspectives de dissolution », mais exige un budget avec des « paramètres qui permettent à la France d’avancer ». Il a fixé un déficit public « en dessous de 5 % », entre 4,7 et 5 %, pour préserver la crédibilité internationale, cruciale face aux tensions au Proche-Orient, en Europe, et au blocage en Nouvelle-Calédonie.
Lecornu a aussi réagi à la polémique sur les indemnités ministérielles : « Les ministres qui ont été ministres seulement quelques heures n’auront pas le droit à ces indemnités. J’ai décidé de les suspendre », a-t-il assuré, prônant l’« exemplarité ».
Pressé par la gauche et même par l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne de suspendre la réforme des retraites, le chef du gouvernement démissionnaire n’a pas évoqué cette hypothèse, dont il parlera quelques heures plus tard avec les représentants de la gauche qui se rendront à Matignon. Les discussions porteront également sur la taxe Zucman visant à augmenter la fiscalité contre les plus riches.
Les déclarations de Sébastien Lecornu semblent ouvrir la voie vers un gouvernement de gauche, ce qui n’a pas manqué d’agacer à droite. Éric Zemmour déplore ainsi : « La menace d’un gouvernement de gauche se précise ». A gauche, Jean-Luc Mélenchon peste contre le « Consternant ralliement d'Olivier Faure au sauvetage du système ».
Prévue mercredi après-midi, la rencontre avec PS, Écologistes et communistes, sans LFI, vise à sonder les concessions qu’ils pourraient consentir. Lecornu rendra compte à l’Élysée le 8 octobre au soir. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, opposée à la dissolution, soutient ce compromis.