Jean-Luc Mélenchon, fidèle à sa stratégie de « conflictualisation », a vivement critiqué les socialistes lors de son passage sur France 2, jeudi 11 septembre. Le fondateur de La France insoumise (LFI) reproche au Parti socialiste (PS) de s’engager dans des négociations avec le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, dans le cadre des discussions budgétaires. Selon lui, ces tractations relèvent de « combines » incompatibles avec le mandat des électeurs.
Jean-Luc Mélenchon rejette tout compromis avec l’exécutif
« Nous avons proposé un programme et nous sommes élus pour l’appliquer, pas pour chercher des places », a-t-il lancé, visant directement Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
Alors que LFI maintient une opposition frontale au gouvernement, les socialistes adoptent une stratégie différente. Conscients de leur position centrale à l’Assemblée nationale, ils conditionnent leur abstention sur une motion de censure à des concessions majeures de Sébastien Lecornu qui se trouve dans une impasse politique. Parmi leurs exigences : l’abandon de l’article 49-3 et l’intégration de mesures phares, comme l’abrogation de la réforme des retraites ou une taxe sur les grandes fortunes. Cette posture, assumée par le PS, vise à peser sur le budget tout en évitant une crise gouvernementale, d’autant que le Rassemblement national (RN) a choisi de durcir son opposition pour provoquer de nouvelles élections.
Jean-Luc Mélenchon, lui, rejette tout compromis. « Nous ne sommes pas là pour occuper les places qu’occupaient les amis de Monsieur Bayrou », a-t-il ironisé, en référence aux déclarations d’Olivier Faure, qui s’était dit prêt à discuter avec Emmanuel Macron avant la nomination de Lecornu. Pour lui, ces négociations font des socialistes une « béquille » de la coalition au pouvoir, réunissant le bloc central et la droite.
Une ligne de conduite sur laquelle est alignée la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, qui estime que « les socialistes devraient apprendre de leurs leçons », rappelant l’échec du conclave des retraites.
Cette divergence stratégique creuse le fossé au sein de la gauche.
La présidente de la région Occitanie Carole Delga a admis la divergence du PS avec les Insoumis, déclarant que le parti à la rose restait « ouvert au dialogue ».
Alors que le PS mise sur une influence pragmatique, LFI tient sur une ligne ferme, au risque de s’isoler.
Reste à savoir si cette fracture affaiblira la gauche face à un gouvernement en quête de stabilité car pour l’heure les écologistes et les communistes se rangent derrière Jean-Luc Mélenchon et ne semblent pas disposés à un accord avec le nouveau gouvernement.