France

Gérald Darmanin veut créer quatre nouvelles prisons de haute sécurité

Deux mois après l’inauguration du quartier de haute sécurité de Vendin-le-Veil (Pas-de-Calais), le ministre de la Justice a annoncé son intention de dupliquer l’expérience à l’échelle nationale. Gérald Darmanin souhaite lancer la construction de quatre nouveaux établissements, destinés à accueillir les détenus les plus dangereux.

« Nous voulons créer quatre nouvelles prisons de haute sécurité, semblables à celle que nous avons ouverte à Vendin-le-Veil. Pour la sécurité des Français », a déclaré le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Cette annonce intervient dans un contexte de remaniement gouvernemental. Darmanin, qui entend rester ministre de la Justice dans l’équipe de Sébastien Lecornu, se positionne en défenseur d’une ligne ferme face au crime organisé.

Le ministre met en avant la rapidité de mise en œuvre du premier site, inauguré cet été, comme preuve de la faisabilité du projet. Chaque structure représenterait un coût estimé entre 4 et 5 millions d’euros et accueillerait plusieurs dizaines de détenus considérés comme particulièrement dangereux. Ces établissements visent à couper les liens entre prisonniers et réseaux extérieurs, un enjeu central dans la lutte contre le narcotrafic.

En mars 2025, Gérald Darmanin avait déjà annoncé l’ouverture prochaine d’un quartier similaire à Condé-sur-Sarthe, renforçant l’idée d’un dispositif appelé à se généraliser.

Un projet sujet à débats

Depuis son ouverture, le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Veil a été au cœur de plusieurs polémiques : incidents de détention, mouvements de protestation et recours judiciaires des familles de prisonniers. Si le ministre de la Justice vante son efficacité, la perspective d’un déploiement à l’échelle nationale divise.

Les syndicats de surveillants saluent une mesure qui pourrait réduire la pression et les risques pour le personnel pénitentiaire. Les associations de défense des droits humains, elles, dénoncent des conditions de détention « inhumaines » et mettent en garde contre une banalisation de l’isolement extrême.

Ce projet illustre les contradictions auxquelles la France est confrontée : concilier la nécessité de renforcer la sécurité et de limiter l’influence des réseaux criminels avec l’exigence de respecter les droits fondamentaux des détenus.