Avec 131 voix pour, soit moins d’un quart du total des 577 députés, la motion de censure déposée par des élus Insoumis, écologistes et communistes n’a pas abouti à la chute du gouvernement. Le Nouveau Front Populaire (NFP) n’a d’ailleurs pas réussi à faire le plein de voix dans son propre camp avec la défection des socialistes qui ont renoncé après d’âpres échanges avec les Insoumis et de longues négociations avec le gouvernement.
Pour éviter le vote de défiance des socialistes, le Premier ministre François Bayrou a tenu à faire des concessions. De son côté, le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a expliqué ne pas avoir passé d’accord de non-censure avec l’exécutif.
Pas de pacte de non-censure
Avant le vote de la motion de censure, lors de sa prise de parole, le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a affirmé avoir proposé «dans un premier temps» de réaliser un «pacte de non-censure qui reposait sur trois propositions» et de lister : le non recours à l'article 49.3, un changement de cap et un «respect du front républicain».
Faute d’accord sur ces points, Olivier Faure estime qu’il n’est pas question ici de pacte de non-censure et même qu’«un vote de censure est donc possible à tout moment».
Les concessions obtenues par le PS
Pour obtenir l’abstention des socialistes, François Bayrou a dû consentir à quelques concessions. Il a ainsi annoncé l'abandon du passage de un à trois jours de carence en cas d'arrêt-maladie dans la fonction publique et confirmé que le projet de taxe sur les hauts revenus serait maintenu dans le budget 2025. Le Premier ministre a également réaffirmé l'abandon de la suppression de 4 000 postes d’enseignements dans l’Éducation nationale et la création de 2 000 postes supplémentaires d'accompagnants d'élèves handicapés.
Mais surtout, les socialistes ont obtenu la remise en cause de la réforme des retraites et des négociations vont être entamées avec les partenaires sociaux.
Avec seulement 131 voix, la motion de censure était très loin des 288 suffrages nécessaires. Cependant, même avec les voix des élus socialistes, le nombre de votes n’aurait pas dépassé 200. Il reste donc indispensable aux gauches de s’appuyer sur le vote du RN pour pouvoir défaire un gouvernement comme cela avait été le cas au début du mois de décembre avec Michel Barnier.