France

Chute du PS et montée du FN en vue des élections régionales : quelles causes ?

Alors que le FN se place unanimement en tête des sondages, devançant un PS qui serait plutôt sur la pente descendante, des personnalités tentent d'expliquer les raisons de cette tendance électorale, à la veille du premier tour des régionales.

Sur l'ensemble du territoire, près d'un Français sur trois prévoirait de voter pour le FN lors des élections du 6 décembre, révèle un sondage publié vendredi 4 décembre par l'institut Ipsos. Celui-ci crédite les intentions de vote FN à 29,5% contre seulement 23% pour le PS.

Entre inquiétude et recherche d'explications

Face à ce constat, certains se montrent inquiets. C’est notamment le cas du journal français Le Monde, qui n’a pas hésité à se positionner ouvertement contre le parti frontiste dans son éditorial du vendredi 4 décembre baptisé «Le Front National, cette imposture». Qualifiant la situation de «grave menace pour le pays», le célèbre quotidien ajoute : «La situation nous a semblé assez grave, inquiétante, dangereuse pour prendre position dès le 1er tour en rappelant notre position constante depuis des années contre le FN».

D'autres, en revanche, préfèrent réfléchir sur les causes de la baisse de popularité du PS. Pour Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, cela ne fait aucun doute : «En empruntant une partie des propositions de l’extrême droite et en s’alignant sur les mots de la droite, le PS et son gouvernement ont brisé une digue décisive. Le nombre de ceux qui peuvent préférer l’original à la copie a été gratuitement augmenté dans une perspective étroitement électoraliste d’ailleurs parfaitement illusoire», écrit-il au détour d'un article publié sur son blog.

Le premier secrétaire du PS lui-même, Jean-Christophe Cambadélis, n'a pas caché que la mesure de déchéance de nationalité proposée par François Hollande suite aux attentats de Paris était «une idée de la droite au départ que le FN a ensuite reprise», comme il l'a indiqué sur la chaîne française BFMTV. Exprimant son opposition à cette mesure, il a ajouté que «ce n'est pas une idée de gauche».

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Le FN en profite

Comme l’écrit l’économiste Jacques Sapir sur son blog, «une autoroute s’ouvrait devant la gauche radicale», en raison «des reniements successifs du P«S», de la politique à la fois austéritaire et autoritaire du gouvernement, de son mépris affiché pour les classes populaires». Mais l’extrême gauche s’étant embourbée «dans les impasses du calcul à courte vue des avantages électoraux immédiats», c’est le FN qui semble finalement profiter du recul du PS.

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Avec respectivement 95% et 80% d'opinions positives auprès des sympathisants du parti frontiste (selon une enquête du quotidien français Les Echos), Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ont particulièrement le vent en poupe. Directeur d’études politiques pour l’institut de sondages Elabe, Yves-Marie Cann estime que cette dernière est parvenue à adopter «la bonne stratégie dans le conflit qui oppose Jean-Marie Le Pen à sa fille. Elle a réussi à obtenir le soutien de son grand-père tout en n’apparaissant pas contre la présidente du parti derrière qui les militants ont fait bloc».

La gauche appelle à faire barrage

Face à la progression du FN dans les sondages, la gauche multiplie les joutes verbales et appelle à s'allier contre ce parti.

Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS, s'est montré assez virulent en déclarant publiquement que «le FN, c’est le retour de Vichy». Il a ajouté : «Sous Vichy c'était les juifs. Maintenant ce sont les musulmans».

Quant à au Secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, il a quant à lui estimé que «le vote FN est une arme qui va se retourner contre la République et le monde du travail». 

Enfin, Manuel Valls, actuel Premier ministre du gouvernement socialiste, avait déclaré fin octobre qu'«il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Donc tout devra être fait pour l'empêcher». Par la suite, plusieurs journaux français comme Libération ou Le Huffington Post avaient rapporté que Valls n'était pas contraire à l'idée de faire une alliance entre les listes du PS et des Républicains afin de faire barrage au parti de Marine Le Pen.

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