France

«Pitoyable», «naufrage», «homme seul» : les oppositions étrillent Michel Barnier

L’intervention télévisée du Premier ministre Michel Barnier a été violemment critiquée par les oppositions, alors que le gouvernement est sous le coup d’une motion de censure qui pourrait le faire tomber dès ce 4 décembre.

«Pitoyable, Barnier supplie Le Pen de sauver son poste, en direct à la télévision. Ce cirque a trop duré : qu'ils s'en aillent tous. La macronie en fin de règne se donne en spectacle». La député insoumise Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale, n’a pas mâché ses mots vis-à-vis de Michel Barnier après son passage au journal télévisé le 3 décembre.

Au cours de cette intervention médiatique, le Premier ministre français en a appelé à la «responsabilité» des députés qui doivent voter ce 4 décembre la censure de son gouvernement. «Ce dont j'ai besoin, c'est du temps. Pour continuer à travailler ensemble, avec les députés du socle commun comme de l'opposition», a-t-il par ailleurs déclaré.

L’émission de la dernière chance pour Michel Barnier

Une demande doublée de quelques attaques contre le Rassemblement national (RN). Michel Barnier a ainsi repris les propos de Marine Le Pen, qui dénonçait l’absence de respect du chef du gouvernement à l'égard des électeurs de son parti. 

«Est-ce qu’en lisant ce texte, les électeurs [...] du Rassemblement national se sentiront respectés par le vote de leurs propres députés ?» a-t-il interrogé citant des passages de la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP). «Nous avons fait le choix du barrage à l'extrême droite [...] le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions», a-t-il lu devant les journalistes. 

Cette ligne de défense a été vivement attaquée par la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier qui a, à son tour, interrogé le ministre sur le réseau social X : «Où est le respect envers celles et ceux qui ont fait vivre le front républicain qui a permis d’éviter que l’extrême droite n’arrive à Matignon?» et de rappeler au chef du gouvernement que «beaucoup de députés de votre "ex-majorité" ont été élus par des électeurs qui se sont mobilisés contre le Rassemblement national». «Vous êtes indigne et vous valez mieux que ça. Non mais quel naufrage…», a-t-elle conclu.

Sur le plateau de la matinale d'une chaîne publique, ce 4 novembre, le président du groupe socialiste (PS) à l’Assemblée Boris Vallaud a regretté que Barnier «n'a eu de mots et d'attentions que pour l'extrême droite». «Je me désole de la situation. Nous avons attendu des gestes du Premier ministre», a-t-il ajouté.

Peu de cadres du RN se sont exprimés. «Michel Barnier est un homme seul. La moitié des macronistes s'opposent à lui en privé !» a déclaré sur une chaîne privée le vice-président du parti Sébastien Chenu. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, aucun élu du parti Renaissance ne s’est exprimé en soutien à l’intervention télévisée du Premier ministre.