France

Air France gonfle ses prix avant même le vote de la taxe de solidarité du budget 2025

La taxe de solidarité appliquée sur les billets d’avion par la compagnie aérienne Air France a déjà augmenté avant même le vote du budget 2025. Le gouvernement avait en effet prévenu vouloir tripler la taxe prévue sur les voyages aériens.

«Le gouvernement, soutenu ici par la gauche, invente la taxe sur les vacances». Pour le président du Rassemblement national, l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) relève de «l’écologie punitive» et aura pour «seule conséquence […] de faire de l’avion un privilège de plus en plus inaccessible, et d’appauvrir le secteur de l’aéronautique, pourvoyeur en France de près de 200 000 emplois directs et indirects».

L’eurodéputé réagissait, ici, à la hausse du prix du billet d’avion pour les voyageurs en répercussion de cette taxe qui s’appliquera une fois le budget voté, ou passé via le 49 3. Une mesure qui contraint les compagnies à augmenter leurs prix et qui agace les professionnels du secteur.

Air France détaille la hausse et justifie ses augmentations

La répercution de cette hausse a été détaillée par la compagnie Air France-KLM : pour les vols domestiques, les vols intra-européen et au sein de l’Espace économique européen, le barème passera de 2,63 à 9,50 euros pour les cabines Economy et Premium et de 20,27 à 30 euros pour la cabine Business.

Les autres vols de moins de 5 500 km verront leur barème passer de 7,51 à 15 euros pour les cabines Economy et Premium et de 63,07 à 80 euros pour les cabines Business et La Première. Enfin les vols supérieurs à 5 500 km, verront leur barème passer de 7,51 à 40 euros pour les cabines Economy et Premium et de 63,07 à 120 euros pour les cabines Business et La Première.

L’Écho touristique, organe de presse spécialisé dans le secteur touristique, explique que cette augmentation de la taxe entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2025, et s’appliquera «aux billets déjà émis pour des voyages à compter de cette date». Le géant français de l’aviation aurait ainsi choisi de prendre les devants pour des raisons de trésorerie, en justifiant : «compte tenu du caractère considérable de cette augmentation, devoir payer à l’État français une taxe non collectée aurait un impact financier significatif pour le groupe Air France-KLM».

Le directeur général de l'entreprise, Benjamin Smith, a fait savoir le 11 octobre qu’une telle mesure était un «choc» pour son groupe et constituait un «nouveau coup dur pour l'ensemble du secteur», et d’évoquer un «impact significatif sur la compétitivité de nos compagnies». Le directeur pour la France de la compagnie à bas coût Easyjet, Bertrand Godinot, a de son côté regretté : «les classes moyennes, les PME ou les étudiants n’auront bientôt plus accès à des vols courts et moyen-courriers abordables» et d’affirmer que «l’avion ne doit pas être réservé à une élite».

De leur côté, les syndicats du voyage protestent, à l’image de la présidente des Entreprises du voyage Valérie Boned qui déplore une «mise en œuvre sans aucune information préalable». Cette dernière a fait valoir son point de vue au directeur général d'Air France dans un courrier cosigné avec René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises de tour operating. Les professionnels du secteur réclament une interruption immédiate de «l’application de cette surcharge en l’absence de vote d’une hausse du tarif de solidarité de la taxe sur le transport aérien de passagers».