France

Le voyage au Maroc du président de la République fait polémique

Entre les moyens dispendieux mis en œuvre pour son déplacement et le choix des membres de la délégation, le président français Emmanuel Macron s’est retrouvé sous le feu des critiques alors que sa cote de confiance est au plus bas.

«J’ai été stupéfait d’apprendre que la délégation présidentielle d’Emmanuel Macron pour son déplacement au Maroc comportait 122 invités du tout Paris allant de Bernard-Henri Lévy à Jack Lang, en passant par Jacques Attali». Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan s’est indigné dans une vidéo postée sur le réseau social X le 29 octobre des moyens mis en œuvre pour le déplacement de trois jours du président au Maroc.

Celui qui a été député pendant plus de 26 ans évoque notamment la mobilisation de deux Airbus A 330 et d’un Falcon «au moment où l’on demande des sacrifices aux Français».

Outre les dépenses engagées, ce sont les personnalités invitées par Emmanuel Macron qui ont suscité des critiques de la part des oppositions et sur les réseaux sociaux, principalement celle de l’humoriste controversé Yassine Belattar.

Yassine Belattar, l’encombrant passager du vol Paris-Rabat

Le président de l’Union des Droites Républicaines Éric Ciotti, favorable au rapprochement avec le Royaume du Maroc a déploré sur le réseau social X : «le voyage d'Emmanuel Macron au Maroc est gâché par la présence absurde de Yassine Belattar condamné pour menaces de mort», évoquant «une provocation envers notre ami marocain». Marine Le Pen a de son côté déploré l’invitation de ce personnage proche du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), une organisation réputée dans le giron des Frères Musulmans et dissoute sous la présidence Macron en 2020. Un élément repris également par le médiatique imam de Drancy Hassen Chalghoumi qui dénonce chez Yassine Belattar «un discours victimaire, anti-français, antisémite, et contre le vivre-ensemble».

A gauche, c’est la féministe et militante LGBT Caroline Fourest qui a dénoncé «l'inconséquence et l'inconsistance présidentielle sur ces sujets délicats» sur le plateau de LCI le 30 octobre.
Des internautes ont par ailleurs exhumé des vidéos dans lesquels l’humoriste déclare : «Nous ne sommes pas dans un projet d’assimilation […] Si les Français ne nous aiment pas, ils ne se rendent pas compte de ce que nous avons préparé, c’est à dire nos enfants». Le porte-parole du parti Reconquête Samuel Lafont rappelle de son côté les menaces proférées par Yassine Belattar à l’encontre des partisans d’Éric Zemmour.

Si la présence de Yassine Belattar a été la plus commentée, d’autres ont aussi suscité des critiques, à l’image de celle de l’ancien député du parti présidentiel M’jid El Guerrab condamné, selon le journaliste Philippe David, pour avoir «fracassé à coup de casque, au point de le mettre dans le coma, Boris Faure, un autre parlementaire».

La présence de Bernard-Henri Lévy et de Jack Lang a aussi provoqué des réactions des internautes. Nombre d’entre eux rappelant les suspicions de pédocriminalité pesant sur l’ancien ministre socialiste.  

La visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc aura ainsi eu une résonnance très polémique en France, où Emmanuel Macron voit sa cote de confiance s’effondrer et se fixer à 17% selon le baromètre réalisé par Vérian-Epoka, publié dans Le Figaro Magazine. C’est le plus faible niveau depuis son arrivée au pouvoir en 2017.