«Nous n'avons pas abandonné le sujet de la destitution de monsieur Macron». En conférence de presse le 29 octobre, la vice-présidente de l’Assemblée nationale et députée du groupe Insoumis (LFI) Clémence Guetté a fait savoir que son groupe ne renonçait pas à cette procédure qui avait échoué le 8 octobre, affirmant que le gouvernement Barnier «est toujours illégitime» et qu’Emmanuel Macron est «toujours responsable de la situation démocratique indigne que nous vivons aujourd’hui».
L’élue de la deuxième circonscription du Val-de-Marne a ainsi réclamé la tenue d’un «bureau exceptionnel pour étudier la recevabilité» de cette proposition. A défaut de bureau exceptionnel, le parti réclame de pouvoir mettre à l’ordre du jour cette proposition de destitution «sous réserve de recevabilité» lors de sa niche parlementaire le 28 novembre. La démarche a été formalisée par une lettre de la présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot qui a envoyé un courrier à la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet.
Cette procédure semble néanmoins susciter moins d’intérêt de la part des députés insoumis qui se sont contentés de reprendre le communiqué du groupe sans ajouter plus de commentaires sur leurs réseaux sociaux.
Un bureau désormais acquis à la gauche
En passant par sa niche parlementaire pour débattre de la destitution du président, LFI entend contourner le blocage de la conférence des présidents qui avait décidé de rejeter l'inscription de cette procédure à l'ordre du jour de l'Assemblée le 8 octobre.
Désormais majoritaire au bureau de l’Assemblée, le Nouveau Front populaire (NFP) peut valider la mise à l’ordre du jour de la destitution et permettre que la question soit débattue dans l’hémicycle.
Disposant de 13 voix sur 22, la gauche devra néanmoins se montrer unie. Les socialistes qui disposent de trois voix décisives sont favorables au débat sur la question, mais leur premier secrétaire Olivier Faure s’est prononcé en faveur de la censure qu’il assure plus «conforme à la tradition républicaine».
En cas d’engagement de la procédure de destitution, il faut réunir les deux tiers des votes des deux Assemblées pour que le président soit destitué. Une hypothèse peu probable, les Insoumis étant minoritaires à l’Assemblée nationale et ne disposant d’aucun élu au Sénat.