Recherchant des armes et de la drogue, le RAID, la police judiciaire et la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) ont perquisitionné un appartement de Strasbourg, n’hésitant pas à user de la méthode forte. Alors qu'un père de famille, âgé d’environ 80 ans, s’évanouit lorsqu’il entend des détonations faisant exploser sa porte, il est menotté au sol par les forces antiterroristes. Sa fille, âgée de 46 ans et déficiente mentale, subit le même traitement.
A l’origine de la perquisition, deux frères issus de cette famille sont contrôlés à deux reprises à la frontière tunisienne, puis à la frontière suisse, peu après les attentats de Paris. Prise pour de la drogue, une fiole de bicarbonate de soude retrouvée sur eux attire l’attention. S'ils les laissent à chaque fois regagner la France, les douaniers gardent cependant des soupçons, et lancent une enquête. Celle-ci aboutit finalement à la perquisition musclée du domicile de leur père, ordonnée par le parquet de Strasbourg. Mais malgré les dégâts matériels et psychologiques occasionnés par celle-ci, les policiers rentrent bredouilles.
Estimant la mesure absurde, l’un des frères rapporte au site d’information Rue 89 que son frère utilisait uniquement la substance suspecte «pour des problèmes d’estomac». Celui-ci estime qu’«ils ont été arrêtés au faciès», notamment parce qu’ils «portent la barbe».
D’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, quelques 2 000 perquisitions administratives ont été menées depuis la proclamation de l’état d’urgence à la suite des attentats du 13 novembre. Certains citoyens visés par ces mesures estiment avoir été injustement pris pour cible.
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